Par Bouzid Chalabi
Paracétamol, anticoagulant, antibiotique et antalgique en rupture de stock. Un scénario prévisible par l’arrivée certaine de la 4e vague de contaminations au coronavirus dans ses deux variantes.
L’explosion des contaminations à la Covid-19 dans son variant Omicron s’est très vite traduite par une forte tendance à l’automédication au sein de la population au point où certains médicaments, notamment anticoagulants, antalgiques, antibiotiques et plus particulièrement Paracétamol, que ce soit la molécule mère ou le générique, ont connu une très forte tension depuis que les pharmaciens d’officine sont en rupture de stock. Or, le président de l’Observatoire de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques, Reda Belkacemi, confirme que le ministère de l’Industrie pharmaceutique «a injecté environ 16 millions d’unités de Paracétamol de novembre dernier au 13 janvier et a programmé de produire 19 millions d’unités d’ici fin février. Mais, toujours est-il, que le constat est là : il y a un problème de disponibilité du médicament au niveau des officines. Du coup, une question se pose, comment en sommes-nous arrivés à cette situation ? Et pourtant, nos épidémiologistes n’ayant pas cessé de marteler, ces derniers mois, l’arrivée imminente d’une 4e vague, nous devions nous y préparer surtout en termes de besoins en médicaments. Dans ce sillage, le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid n’a pas manqué de dire, lundi dernier sur le plateau de la Télévision publique, «le problème de la disponibilité des médicaments résulte d’un manque de prévoyance », allant même jusqu’à endosser la responsabilité de ce manquement à son collègue du gouvernement, en l’occurrence le ministre de l’Industrie pharmaceutique Lotfi Djamel Benbahmed. Abondant dans ce sens, Benbouzid a estimé que Benbahmed « en sa qualité de responsable du secteur de la production et de la distribution aurait dû prévoir ce cas de figure, d’autant qu’il a été averti à maintes reprises par le Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo)». Pour clore ce chapitre, il a confié : «Je préfère ne pas aller plus loin.» Non sans préciser que la disponibilité des médicaments ne relève pas de la responsabilité de son département ministériel. «A notre niveau, c’est-à-dire au sein des hôpitaux, les médicaments sont disponibles et nous disposons d’un stock de trois mois», a-t-il précisé.
Cela dit, et pour revenir à ce qui passe sur le terrain, on peut facilement déduire que les leçons de la troisième vague, en termes de besoins en médicaments, n’ont pas été retenues. Ce qui est tout à fait «déplorable», a pesté Benbouzid. Il importe de savoir toutefois que le ministère de l’Industrie pharmaceutique a réagi aux dires des uns et des autres à travers un communiqué, repris hier par l’APS, adressé aux prescripteurs, pharmaciens et patients par lequel il rassure quant à la disponibilité de l’ensemble des produits pharmaceutiques utilisés dans le cadre du protocole thérapeutique anti-Covid-19.