Par Nadir Kadi
Le Directeur général de l’Office national interprofessionnel du lait et des produits laitiers (Onil), Khaled Soualmia, est revenu hier sur la question de la «pénurie» ou du manque de lait. Le responsable, qui se montre rassurant, précise que les stocks actuels suffisent pour les «5 à 6 prochains mois» en prenant en compte le mois de ramadan où la consommation est généralement plus importante. Khaled Soualmia, qui intervenait sur l’émission matinale d’Echorouk, a affirmé qu’«il n’y a aucun manque de poudre pour le lait subventionné. A l’heure actuelle, nous avons suffisamment de stock pour maintenir la production jusqu’au mois d’août (…) et en prévision du mois de ramadan, les autorités ont prévu des quantités supplémentaires pour les laiteries.» Rappelons que l’Office national interprofessionnel du lait et des produits laitiers a pour missions «secondaires» de «distribuer la poudre de lait». Khaled Soualmia, a révélé hier plusieurs chiffres qui permettent d’éclairer la situation du secteur. Ainsi, selon le responsable «la facture d’importation en 2020 était d’environ 600 millions dollars (…) et a été quasiment la même en 2021». Ce montant, qui ne concerne que les importations de l’Office, laisse imaginer l’étendue du déficit de production et l’importance de la consommation, d’autant que le responsable ajoute plus loin que «les importations des producteurs privés représentent 65% des importations de poudre de lait».
Et par conséquent, K. Soualmia fait savoir que «l’une des préoccupations des autorités publiques est de réduire autant que possible les coûts d’importation de la poudre de lait. (…) Cela ne pourra se faire qu’en promouvant la filière et en augmentant la production nationale». L’axe de mise en oeuvre de cet objectif reste «la promotion de la filière locale» à travers le travail des «groupes de soutien» de l’Office, créés dès 2015 à l’initiative du ministère de l’Agriculture au niveau de Relizane, Souk Ahras, Blida et Ghardaïa, «là ou il y a une ressource animale et des pâturages».
La mission de ces groupes est, en effet, d’arriver à augmenter progressivement le nombre de vaches laitières dont le nombre est estimé à l’heure actuelle à «927 000, dont 32% du lait produit est vendu en tant que lait de vache et le reste est utilisé pour les produits dérivés». Et dans cette logique, K. Soualmia déclare : «Il s’agit d’encourager la création de fermes modernes, mais aussi multiplier le nombre de vaches laitières grâce aux techniques d’insémination artificielle (…) C’est en fait le principale problème, beaucoup d’agriculteurs constatent ou considèrent que vendre une vache à l’abattoir est plus profitable que la production de lait.»
Quant aux indicateurs de consommation de lait subventionné, ils seraient stables, selon le Directeur général de l’Onil, qui rappelle que la subvention a un objectif social. Il précise en ce sens : «La quantité de poudre de lait que l’Office distribue au niveau des laiteries pour la production de lait subventionné est de plus de 175 000 tonnes par an, cela permet la production de 4,7 millions de litres par jour (…) Mais, théoriquement, le lait subventionné est destiné à une certaine catégorie de la population».