L’Algérie se maintient toujours dans le Top 5 des pays gros importateurs de poudre de lait. Elle est, en effet, passée de la troisième à la quatrième place en important l’équivalent de 600 millions de dollars, en 2021, contre 1 milliard de dollars en 2020.

Par Bouzid Chalabi
La facture de l’année écoulée correspond à un tonnage de 200 000 tonnes dont 46 % importés par l’Office national interprofessionnel du lait (Onil) et 54 % par des transformateurs privés. A l’effet de changer cette tendance, le Directeur général de l’Onil, Khaled Soualmia, a révélé quelques axes d’orientation dans ce sens. C’était lors d’une séance d’audition, organisée par la commission de l’agriculture, de la pêche et de l’environnement au Parlement. Il a ainsi fait savoir que l’Onil « compte limiter les quantités de lait cru collectées par les laiteries en contrepartie de l’obtention de la poudre de lait ». Précisant au passage « l’Onil assure la poudre de lait aux usines comme complément au lait cru, alors que de nombreuses usines l’utilisent actuellement comme matière première dans la production ». En somme, pour le patron de l’Office, les laiteries seront appelées à utiliser la poudre de lait uniquement « comme complément dans leur production et non comme matière première ». Toujours dans ce même sillage, il a fait remarquer que la quantité globale distribuée mensuellement par l’Onil s’élève à 14 579 tonnes, répartie sur 119 laiteries, dont 15 publiques et 104 privées réparties sur tout le territoire national. Le Directeur général s’est aussi prononcé sur l’intérêt de faire baisser les tonnages de poudre de lait que le pays importe chaque année et qui pèse lourdement sur le budget de l’Etat. Dans cette perspective, il a indiqué la stratégie en place qui consiste « à développer et soutenir la filière lait », a-t-il rapporté. Evoquant à ce titre la mise en place de 4 groupes locaux de soutien, depuis 2015, à travers 4 wilayas, Souk Ahras, Blida, Relizane et Ghardaïa, dont la mission consiste à prodiguer des conseils aux éleveurs et producteurs de fourrages pour optimiser leur rendement. Annonçant dans la foulée qu’un programme numérisé a été également mis en place pour que l’Onil puisse réduire les délais d’examen des dossiers relatifs au soutien des agriculteurs, des distributeurs et des laiteries. Interrogé sur les préparatifs de l’Onil en prévision du mois de ramadan prochain, le Directeur général a indiqué que les pouvoirs publics ont donné, depuis janvier dernier, leur approbation pour l’ajout d’une part mensuelle de 5 000 tonnes de poudre de lait à distribuer aux laiteries durant le premier semestre 2022. Une décision qui a été prise, selon le responsable, dans le cadre de la commission mixte chargée de la mise en place d’un programme de distribution de la poudre de lait et qui interviendra en cas de pénurie enregistrée dans n’importe quelle wilaya du pays. Ajoutant en outre que cela permettra d’approvisionner le groupe Giplait en quantités supplémentaires estimées à 500 tonnes/mois, pour anticiper une éventuelle pénurie due à la forte densité de la population et au changement de mode de consommation des citoyens. Et de rassurer enfin que l’Onil a pris ses dispositions concernant la production destinée au mois de ramadan. Notons enfin que la commission de l’APN a, de son côté, souligné l’importance de développer l’élevage des vaches laitières et de soutenir les éleveurs avec des ressources suffisantes notamment hydriques dans le cadre de coopératives leur permettant d’accroître la production du lait cru.