Les résultats sont là. Et ils prouvent que Madjid Bougherra est en train de progresser doucement, mais sûrement en tant qu’entraîneur. Après avoir emmené l’EN A’ au triomphe lors de la Coupe Arabe FIFA 2021 au Qatar, le voilà qui atteint la finale du CHAN-2022. Et ces deux parcours peuvent faire de lui, à terme, le successeur naturel de Djamel Belmadi en cas de départ de ce dernier. Cette trajectoire, le concerné n’y pense pas vraiment. Du moins pour le moment. Et il a tenu à le préciser.

Par Mohamed Touileb
Malgré l’emballement et l’enchaînement des succès, Bougherra semble garder la tête sur les épaules et savoir qu’il ne devra pas brûler les étapes pour briguer des postes plus ‘’complexes‘’ à gérer.
Ainsi, l’ancien défenseur central de l’Algérie note que «le métier d’entraîneur est très difficile mais on voit aussi que le succès n’a pas d’âge. Oui je suis un jeune entraîneur mais il faut donner la chance sinon comment ils commencent». Et il n’a pas oublié de remercier Belmadi «qui m’a donné ma chance».

La Coupe arabe 2021 avait causé des tensions
En effet, c’est ce dernier qui avait proposé le nom de Bougherra pour prendre en main la sélection des locaux. Une suggestion que Kheireddine Zetchi, alors président de la Fédération algérienne de football (FAF) à l’époque, avait acceptée. Depuis, le «Magic» a fait du chemin et compte déjà un trophée à son palmarès avec la Coupe arabe FIFA 2021 remportée au Qatar.
En marge de cette consécration, il y a eu quelques tensions entre lui et Belmadi.
La raison était que Bougherra s’était trop pris au jeu et a surutilisé Bounedjah, Benayada, Benlamri et Belaïli lors de cette épreuve. Pourtant, l’entraîneur en chef des ‘’A‘’ avait posé une seule condition pour les mettre à disposition des A’ : faire en sorte de gérer leur temps de jeu.
Le problème est qu’au fur et à mesure de l’épreuve, le triomphe commençait à se profiler et Bougherra était dans l’obligation d’aligner
ses meilleurs atouts pour aller au bout. Les quatre internationaux de l’équipe première étaient des éléments déterminants et il avait continué à les aligner.

Du respect pour Belmadi
Si l’Algérie a fini par remporter l’épreuve, il y avait des séquelles relationnelles. Surtout que Bounedjah et Belaïli étaient décevant lors de la CAN-2021 que l’EN a quittée dès le premier tour. La frustration avait logiquement déteint quelque peu sur les rapports entre les deux hommes. Mais le respect est toujours là.
Ainsi, Bougherra a rappelé que «que ce soit Djamel Belmadi ou moi, nous donnons tout pour avancer. Pour les A, Djamel a des objectifs pour 2026. Moi ? Il faut m’oublier pour 4 ou 5 ans, j’ai encore besoin d’apprendre, je n’ai que six ans d’expérience comme entraîneur». La déclaration est sobre. Rien à ajouter. Du coup, «Bouggy» aux commandes de la sélection principale, ce n’est pas pour tout de suite. Mais comme le football peut aller vite… <