En volume et en numéraire, Sonatrach a réalisé un bon parcours aussi bien en 2021 qu’aux 5 premiers mois de l’année en cours. La reprise économique a été un excellent booster auquel il faut rajouter la conjoncture internationale marquée par des conflits armés, aussi bien chez les pays producteurs de pétrole et de gaz que chez leurs clients.
La conférence de presse animée par Toufik Hakkar, le P-DG de Sonatrach, a eu le mérite de mettre beaucoup de points sur des i. Le premier responsable de l’entreprise algérienne des hydrocarbures a ainsi confirmé que dorénavant tous les partenaires, ceux qui ont en les moyens bien sûr, de l’Algérie doivent s’impliquer dans la recherche et l’exploitation des gisements. Une façon de partager les risques avant de songer à bénéficier des richesses minières du pays, tout cela en plus de l’accord fraîchement paraphé avec le groupe italien ENI.
Hakkar a aussi affirmé que Sonatrach a vu son compteur financier s’améliorer de 70 % par rapport à l’année dernière, tout en sachant que les chiffres ne concernent que les 5 premiers mois de 2022, avec une moyenne de 72 dollars le baril. Quand on sait que l’Algérie dans sa loi de finances avait tablé sur un pétrole à 42 dollars, on mesure naturellement l’aisance financière énorme qui s’est installée dans le coffre-fort DZ, et le renforcement du matelas de devises qui avait commencé à dévisser dangereusement dès 2019.
Le P-DG a également affirmé que la révision des prix allait se faire avec l’ensemble des partenaires, sans exclusive, et que les négociations se faisaient rapidement. Une façon d’évacuer d’un revers de la main les supputations qui attestaient d’une révision des prix à la tête du client, tout en confirmant indirectement que le gaz algérien ne fera l’objet d’aucune rétrocession par un de ses clients sans l’accord préalable de Sonatrach.
Le marché favorable, les récentes découvertes de nouveaux gisements de gaz, et la reprise économique, surtout en Asie, a fait que Sonatrach se place dorénavant dans une position confortable pour revoir le prix de ses productions énergétiques à la hausse. Le retrait du géant russe de l’approvisionnement de l’Europe a fait que le gaz algérien fera, désormais, de longs voyages. Car outre les clients classiques de l’Algérie, d’autres de l’Europe de l’Est pourraient se voir inscrire sur les tablettes des exportations du gaz algérien. Les gazoducs étant tendance depuis des années, celui vers l’Italie et prochainement celui traversant tout le Sahara devraient besogner à plein temps. Une belle revanche de Sonatrach qui a eu sa traversée du désert et qui maintenant se retrouve dans la cour des grands.