Par Nadir Kadi
La pénurie de certains produits de large consommation qui a été constatée sur les marchés au cours des derniers jours est la conséquence directe de la «spéculation», a affirmé vendredi le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Abderrachid Tabi. Le responsable, qui a en ce sens dénoncé l’action de «groupes organisés», promet des «mesures» appropriées de la justice : «l’Etat agira dans le cadre légal en garantissant toutes les conditions d’un procès équitable, mais aussi il frappera fort avec une main de fer contre quiconque tenterait de toucher aux vivres des Algériens.»
En effet, situation qui appelle une réponse urgente des pouvoirs publics, explique en substance le ministre de la Justice. Abderrachid Tabi a fait savoir, selon l’APS, que la justice considère dorénavant la spéculation sur les marchandises, notamment celles subventionnées, comme un «acte criminel» au même titre que le terrorisme ; le ministre annonçant à ce titre, à la Télévision algérienne, la «classification des affaires ayant trait à la spéculation illicite dans la case des crimes qui sont traités au niveau du service de lutte contre le terrorisme et le crime organisé transnational». Annonces qui laissent également entendre que “des procès seront très prochainement ouverts contre de présumés spéculateurs, le ministre, Abderrachid Tabi, a notamment précisé que des dossiers sont déjà ouverts, notamment suite à «l’interpellation récente de réseaux de spéculateurs qui s’adonnent à des actes de contrebande aux frontières Ouest et Est». Le ministre expliquant par ailleurs que la spéculation illicite est aujourd’hui passée à «un autre stade qui dépasse la flambée des prix. C’est ce qui se confirme d’après les preuves qui établissent que cette spéculation est désormais un acte organisé visant la déstabilisation directe de l’Etat». En ce sens, au-delà du profit et de l’appât du gain, il apparaît clairement pour le ministre de la Justice que ces «groupes organisés» sont «gênés par le processus adopté pour l’augmentation du pouvoir d’achat du citoyen et la réduction de la facture d’importation, essayant avec tous les moyens de battre en brèche cette politique (…) Il est incontestablement établi, à tous, que ces actes (inscrits dans le cadre de la spéculation illicite) sont devenus des crimes organisés commis par des groupes qui veulent déstabiliser la société et les institutions de l’Etat en alimentant le désespoir chez les citoyens et en frappant directement leur pouvoir d’achat».
Quant aux premières actions de la justice, prises en parallèle des nouvelles orientations annoncées par le ministre, elles ont pris la forme, dès jeudi, d’une demande du parquet de la République près le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger adressée à l’ensemble des parquets locaux de la République, visant à soumettre les affaires relatives à la spéculation sur les marchandises et à la hausse injustifiée des prix, en vue de leur traitement au niveau du Service central de lutte contre le terrorisme et le crime organisé transnational. Un communiqué du procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed, cité par l’APS, indique en ce sens que «le Parquet requiert des peines durcies et sévères à l’encontre de tout individu impliqué conformément à la loi». <