A l’exception des partis politiques ayant déclaré franchement leurs positions contre la tenue d’une présidentielle, à l’image de Jil Jadid dont la condition de participation s’articule autour d’un climat plus serein ou encore ceux de l’Alternative démocratique qui tiennent à un processus transitionnel, d’autres partis ont déjà un pied à l’étrier pour la course au palais d’El Mouradia.
C’est le cas d’au moins six partis, à savoir Talaie El Hourriyet, Mouvement El Bina El Watani, Front El Moustaqbal, Rassemblement algérien, Errafah et le Front de la bonne gouvernance, dont les chefs de file ont fait part de leur participation au scrutin devant se dérouler le 12 décembre prochain. Ils sont déjà dans la logique de la voie électorale et ont commencé à entreprendre des actions dans cette perspective. Selon le bilan arrêté hier en fin d’après-midi, 22 postulants à la candidature pour l’élection présidentielle du 12 décembre prochain ont procédé au retrait des formulaires de souscription de signatures individuelles au niveau de l’Autorité nationale d’organisation des élections. Parmi les plus connus sur la scène politique nationale, on cite Ali Benflis, président de Talaie El Hourriyet, qui a retiré les formulaires de souscription de signatures individuelles jeudi dernier, Abdelkader Bengrina, président du mouvement El Bina, qui a retiré les formulaires vendredi, ainsi que Abdelaziz Belaïd du Front El Moustaqbal, qui a effectué cette opération hier matin. Il y a également Ali Zeghdoud, président du parti du Rassemblement algérien, Mourad Arroudj, président du parti Errafah, et Aïssa Belhadi, président du Front de la bonne gouvernance. La plupart des autres candidats à la candidature à la magistrature suprême du pays ayant retiré les formulaires sont de parfaits inconnus. C’est ce qui explique, sans doute, que même le chargé de la communication de l’Autorité nationale indépendante des élections, Ali Draâ, n’ait pas jugé utile de donner leurs noms.
Dans ses déclarations, il ne cite que les chefs de partis. Ainsi, aucun des candidats potentiels parmi les indépendants n’a vu son identité révélée par l’Autorité des élections. Il convient de noter que Ali Benflis, même s’il a retiré les formulaires, n’a pas encore tranché quant à sa participation à la future présidentielle. Il estime que c’est au comité central du parti de se prononcer sur la question lors de la réunion qu’il tiendra le 26 du mois en cours. Il a, en effet, tenu à souligner, dans un communiqué, qu’«en accomplissant la formalité relative au retrait des formulaires pour les signatures individuels, il est opportun que je précise que la question de la participation ou non à cette élection sera tranchée lors de la prochaine session du comité central du parti, et ce, conformément aux statuts du parti et à son règlement intérieur, ainsi qu’au règlement intérieur du comité central». Ainsi, rien n’est encore joué pour Benflis et la décision devra être prise en fonction de l’évolution ou des développements pouvant intervenir sur la scène politique nationale. On notera également qu’Abdelaziz Belaïd s’était porté candidat à la présidentielle annulée du 18 avril dernier, ainsi qu’à celle du 4 juillet dernier avant d’annoncer son retrait. Il en est de même pour Abdelkader Bengrina et Ali Zeghdoud qui, eux, étaient candidats à l’élection annulée du 18 avril.
Le MSP pourrait s’allier avec un autre candidat
Il est, par ailleurs, attendu que le Mouvement de la société pour la paix (MSP) tranche la question de sa participation à la future présidentielle lors d’une réunion de son conseil consultatif le 28 du mois en cours. «Le parti prendra la décision de participer avec son propre candidat ou de s’allier avec un autre candidat en fonction des résultats des consultations en cours avec les militants, l’analyse de la situation politique et le débat avec toutes les parties», a fait savoir Abderrazak Mokri, hier, lors d’une rencontre régionale à Mascara. Le parti MSP prendra donc sa décision lors d’une session extraordinaire que tiendra son conseil consultatif après «une série de consultations avec les militants, les structures et conseils consultatifs locaux, ainsi qu’avec de nombreuses élites». Le président du MSP a saisi l’occasion de la rencontre avec les cadres du parti de huit wilayas de l’Ouest pour exprimer son souhait de voir apparaître un consensus entre le pouvoir et l’opposition avant la prochaine élection présidentielle pour sortir de la crise. En attendant que d’autres candidats se manifestent pour la future présidentielle, l’opération de retrait des formulaires de souscription de signatures individuelles se déroule «dans de bonnes conditions», surtout que l’Autorité d’organisation des élections est installée dans un nouveau siège, sis à la résidence du Club des pins, et dispose de tous les moyens à même de faciliter ses missions, selon son chargé de communication. Ce dernier a, par ailleurs, fait savoir que le président de l’Autorité, Mohamed Charfi, a adressé vendredi une correspondance au Premier ministre, Noureddine Bedoui, pour le transfert à l’Autorité des prérogatives des ministères de l’Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères ayant trait à l’organisation de la prochaine échéance électorale, conformément aux nouvelles lois en vigueur. La révision exceptionnelle des listes électorales, rappelle-t-on, débute aujourd’hui pour une durée de quinze jours, soit jusqu’au
6 octobre prochain.