L’allocation chômage de 13 000 DA pour les primo-demandeurs d’emploi sera versée dès aujourd’hui. L’opération concerne plus de 500 000 chômeurs, a affirmé hier Charef-Eddine Boudiaf, Directeur général de l’Intégration et de l’Emploi au ministère du Travail.
PAR NAZIM BRAHIMI
Intervenant sur les ondes de la Radio nationale à la veille de l’entame des premiers versements, le même responsable a relevé que cette allocation est une réponse au souci de « préserver la dignité des jeunes sans emploi jusqu’à leur intégration dans des postes en adéquation avec leurs qualifications », ajoutant que 42% des inscrits « n’ont pas de qualification ». M. Boudiaf a donné également d’autres indications selon lesquelles, 36 % des inscrits à cette allocation sont titulaires de diplômes universitaires tandis que 20 % viennent des centres et des instituts de formation professionnelle.
Par ailleurs, le même responsable a fait état d’un total de 1,080 000 million demandes d’allocations enregistrées sur la plate-forme numérique dédiée à cette opération alors que des rendez-vous ont été donnés pour plus d’un million d’autres postulants. Le responsable au niveau du ministère du Travail a relevé, en revanche, la non-validation de plusieurs demandes car « ne répondant pas aux conditions contenues dans le décret portant allocation chômage ». Selon M. Boudiaf, les dossiers rejetés ne répondaient pas à certains critères, « ne pas disposer d’un revenu », « justifier sa situation vis-à-vis du service national ». D’autres dossiers ont été également rejetés « car l’un des conjoints a un revenu », a souligné M. Boudiaf. Le même responsable a rappelé que pour bénéficier de cette allocation, qui ouvre également droit à une couverture sociale, les postulants « doivent répondre à un certain nombre de conditions », énumérées dans le décret exécutif d’application publié dans le Journal Officiel du 17 février 2022. Il a cité notamment la nécessité d’être enregistré auprès des services de l’Anem depuis au moins six mois, ne justifier d’aucun revenu ou aide sociale, ne pas suivre de cursus dans un établissement d’enseignement supérieur ou de formation professionnelle. Le bénéficiaire « s’engage à se présenter chaque mois au bureau de l’emploi dont il dépend pour une nouvelle validation de son inscription et à ne pas rejeter deux offres d’emploi correspondant à ses qualifications ni refuser une formation visant à améliorer son employabilité », selon l’article 4 du décret d’application.
Mercredi dernier, le Directeur général de l’Agence nationale de l’emploi (Anem) Abdelkader Djaber a affirmé que plus de 500 000 primo-demandeurs d’emploi, dont 63% de femmes, étaient concernés à ce jour par l’allocation chômage. M. Djaber, repris par l’APS, a précisé que « les primo-demandeurs d’emploi, concernés par cette allocation chômage, avait atteint à ce jour 580 000 personnes, dont 63% de femmes ». Le même responsable a indiqué que l’allocation chômage permettrait aux primo-demandeurs d’emploi d’obtenir la carte Chifa et de bénéficier ainsi de certaines prestations de la Sécurité sociale.
Par ailleurs, M. Djaber a fait état de « la signature récemment d’une convention entre l’Anem et Algérie Poste, ayant permis l’ouverture de 166 000 comptes courants postaux (CCP) au profit des demandeurs d’emploi inscrits au niveau de l’Anem et qui ne possédaient pas de compte CCP et ce, a-t-il dit, « après avoir fourni un numéro ou une attestation d’inscription aux services d’Algérie Poste », faisant savoir que « l’opération d’ouverture de comptes postaux se poursuit toujours ». Le Directeur général de l’Anem a, en outre, affirmé que « l’allocation chômage sera perçue par le bénéficiaire jusqu’à ce qu’il obtienne un emploi », annonçant la mise en place d’un programme « d’accompagnement individuel » au profit des primo-demandeurs d’emploi bénéficiaires de l’allocation chômage et ce, en vue de les aider à mettre en valeur leur savoir-faire et leur assurer une orientation « exacte » sur la base de leurs qualifications vers les offres d’emploi disponibles, dans le but de faciliter leur insertion professionnelle.
Pour les demandeurs d’emploi concernés par l’allocation chômage et qui n’ont pas de qualifications professionnelles, M. Djaber a précisé que des mesures avaient été prises, en coordination avec le secteur de la Formation professionnelle, en vue de les former pour une période donnée, afin qu’ils acquièrent un savoir-faire qui leur permettra de bénéficier d’un poste d’emploi.
Il faut rappeler que le chef de l’état avait soutenu, le jour même où il a annoncé l’institution de cette allocation chômage, que l’Algérie « sera le premier pays, en dehors de l’Europe, à instituer une allocation chômage sous forme de présalaire afin de préserver la dignité des jeunes », ajoutant que cette allocation « sera accompagnée d’une couverture sanitaire au profit des bénéficiaires ».
Il a indiqué, par la même occasion, que les affectations destinées à ces nouvelles dépenses sont déjà prévues par la loi de finances 2022. n