Le Premier ministre Abdelaziz Djerad a présenté, hier, le plan d’action du gouvernement devant les sénateurs. Après son adoption jeudi par les députés, le Premier ministre a rapidement enchaîné avec les sénateurs pour leur expliquer le bien-fondé du plan d’action.
Dans son intervention, Abdelaziz Djerad n’a pas répété le même exposé devant les députés. Il l’a en effet ajusté conformément aux questions posées par ces derniers, mais tout en reprenant les mêmes thématiques. C’est ainsi que de prime à bord, il a évoqué la question du dialogue et de la concertation avec les citoyens sur les questions engageant l’avenir national. Dans ce cadre, il assurera que tant le gouvernement que le Président jurent de mettre le pays à l’abri des dangers. « Le Président de la République et son gouvernement sont déterminés à aller de l’avant avec toutes les forces nationales, à travers le dialogue, la concertation et le partenariat sincère, pour mettre, définitivement, l’Algérie à l’abri de tous les dangers », a lancé Djerad, tout en soulignant « la responsabilité de toutes les forces politiques, élites économiques, sociales et scientifiques et citoyens dans l’édification d’une Algérie nouvelle qui soit à la hauteur des aspirations et des ambitions légitimes du peuple ». Dans cette optique, il annonce une « accélération de profondes révisions visant la rupture avec les modes de gestion qui ont produit des administrations dispendieuses et dissipatrices, d’une part, et des pans de société de plus en plus vulnérables, d’autre part ». A ce sujet, le Premier ministre a insisté sur « la rupture avec les anciennes pratiques ».
Sept axes pour une nouvelle Constitution
La nouvelle Constitution sera articulée autour de sept axes. C’est du moins ce qu’a révélé M. Djerad, qui évoquera à cet égard « l’instauration d’un mode de gouvernance rénové et moderne, empreint de rigueur et de transparence à même d’ancrer les valeurs et principes, la moralisation de la vie publique et la prévention et la lutte contre la corruption ». « Le gouvernement œuvrera également à garantir un exercice plein des libertés de réunion et de manifestation pacifique, une justice indépendante et moderne, la sécurité des personnes et des biens, une presse libre, responsable et efficace », a-t-il ajouté. Evoquant le chapitre relatif au développement humain et à la politique sociale, le Premier ministre a expliqué l’intérêt accordé par le gouvernement aux « enfants à besoins spécifiques, à la refonte pédagogique, à la promotion de la filière des mathématiques, à l’amélioration de la gouvernance du système éducatif et la professionnalisation des personnels par la formation et au renforcement du dialogue et de la concertation avec les partenaires sociaux ».
Dans le secteur de l’enseignement supérieur, M. Djerad a assuré que les changements nécessaires seront opérés pour assurer un enseignement de qualité, parallèlement au renforcement de la formation et de l’enseignement technique, scientifique et technologique et à la création du baccalauréat professionnel. Dans le secteur de la santé, Djerad soutiendra que le Plan d’action vise l’humanisation de l’activité de santé, l’amélioration de l’accueil et de la couverture sanitaire.
Réforme du système financier et lutte contre le chômage
Le Plan d’action prévoit une profonde réforme du système financier, la lutte contre le chômage et la promotion de l’emploi. C’est ce qu’a assuré M. Djerrad précisant qu’il sera question de « la refonte du système fiscal garantissant l’équité à travers l’exonération des salaires mensuels de moins de 30 000 DA, ainsi que l’efficacité et la rapidité du recouvrement des impôts et la mise en place de nouvelles règles de la bonne gouvernance du budget ». Concernant la modernisation du système bancaire et financier, ce Plan propose « la création de banques spécialisées et de fonds d’investissement dédiés aux petites et moyennes entreprises et start-up, ainsi que le déploiement de certaines banques nationales à l’étranger, à travers l’ouverture d’agences, mais également le développement de l’information statistique et de la fonction prospective et de la Bourse à travers la réalisation du recensement général des populations et de l’habitat et la finalisation de l’étude stratégique intitulée Vision Algérie 2035 ». Plus fondamentalement, le gouvernement ambitionne de structurer l’économie autour des secteurs pourvoyeurs d’emplois, créer un environnement des affaires transparent, équitable et favorable à l’investissement et à l’entrepreneuriat et faire émerger une nouvelle économie fondée sur l’innovation, la compétitivité, la qualité et le savoir. A propos de la promotion de l’emploi et la lutte contre le chômage, M. Djerad a annoncé la réorganisation et le renforcement du dispositif d’aide à l’insertion professionnelle, l’adéquation des programmes de formation aux besoins du marché de travail et la création d’activités pour encourager l’entreprenariat.