L’Arabie saoudite a promis qu’elle garantirait la stabilité des marchés pétroliers. Par la voie de son ministre de l’Energie, Abdel Aziz ben Salmane, le Royaume a assuré, lundi, avoir pris «toutes les précautions possibles pour protéger nos infrastructures ».
Le ministre saoudien s’exprimait à l’ouverture de International Petroleum Technology Conference (IPTC) 2020 dans la ville de Dhahran (est de l’Arabie saoudite) alors que la région du Golfe a renoué avec les vives tensions depuis quelques jours après
l’assassinat, en Irak, du général iranien Qassem Soleimani par les Etats-Unis.
Les assurances de Riyad interviennent également alors que le pays n’a pas encore totalement consommé le choc des frappes aériennes, qui avaient ciblé les infrastructures du géant pétrolier Saudi Aramco en septembre dernier, provoquant la réduction temporaire de la moitié de la production de brut du premier exportateur mondial de pétrole.
L’Arabie saoudite et les Etats-Unis avaient accusé l’Iran d’être à l’origine de ces attaques, qui ont été revendiquées par les rebelles yéménites Houthis, soutenus par Téhéran.
Pour donner plus de consistance aux promesses de son pays, le ministre saoudien a indiqué que la production de l’Arabie saoudite atteindrait 9,77 millions de barils par jour au cours des mois de janvier et février. « Face aux tensions qui persistent dans notre région, l’Arabie saoudite va continuer à faire tout ce qu’elle peut pour garantir la stabilité des marchés du pétrole », a insisté Abdel Aziz ben Salmane, alors que les marchés pétroliers venaient d’entamer une nouvelle semaine marquée par la stabilité des prix, et que la semaine dernière avait vu l’or noir évoluer sur fond d’agitation et d’une envolée temporaire au-dessus des 70 dollars après la montée de tension qui a marqué les hostilités entre les Etats-Unis et l’Iran.
L’apaisement rapide des tensions a ensuite plus que tempéré une première poussée de fièvre des investisseurs, faisant chuter les deux indices de référence de 5,3% (pour le Brent) et de 6,4% (pour le WTI).
Hier, les cours restaient près des niveaux de la veille, enregistrant de légères hausses durant la matinée, mettant fin à la baisse qui a caractérise le marché durant cinq séances consécutives. Ainsi, le baril de Brent la mer du Nord pour livraison en mars valait 64,66 dollars à Londres, en augmentation de 0,72% par rapport à la clôture de lundi, alors qu’à A New York, le baril américain West Texas Intermediate (WTI), pour février gagnait 0,55% à 58,40 dollars.
Les cours affichaient ces niveaux pendant que les investisseurs se concentraient sur la signature de l’accord commercial préliminaire entre les Etats-Unis et la Chine prévue aujourd’hui à Washington. Lequel accord, dit de « phase 1 », « donnera ses futures orientations aux prix du pétrole », a insisté Benjamin Lu, analyste chez Phillip Futures.
En attendant, «les prix ont retrouvé leurs niveaux de mi-décembre, bien avant que les tensions entre les Etats-Unis et l’Iran ne s’accélèrent », a noté de son côté Craig Erlam, de Oanda.n