Les diplômés universitaires et titulaires de projets innovants par lesquels ils ont lancé une start-up devraient bénéficier d’un coup de pouce pour obtenir un local de travail et un siège social provisoire nécessaires à l’obtention d’un registre de commerce et au lancement de leur activité.
Par Selma Allane
A l’origine de cet appui, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et la création par arrêté fin septembre dernier d’une «Commission nationale de coordination et de suivi de l’innovation et des incubateurs universitaires». Une structure visant à «tirer parti des diplômés de la formation et de la recherche universitaires au service du développement socio-économique et de créer une génération d’entrepreneurs universitaires innovants pouvant recruter les diplômés des établissements d’enseignement supérieur et contribuer à la réduction du chômage».
En somme, il s’agit, pour cette commission chargée également de labelliser les projets innovants, de rapprocher le milieu universitaire de celui de l’entreprise et de l’économie. Et d’«établir des liens entre les mécanismes publics de soutien, à l’instar du Fonds national pour le financement des start-ups (Algerian Start-up Fund) et l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (Anade), afin de gérer et de faciliter le financement des projets innovants portés par les étudiants universitaires».
L’arrêté a été suivi, toujours en septembre dernier, d’un décret portant sur le mécanisme «un diplôme, une start-up» et «un diplôme, un brevet d’invention».
Ce travail juridique et réglementaire a ensuite permis au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, de signer «une convention de partenariat» avec son homologue Yacine El Mahdi Oualid du ministère de l’Economie de la connaissance, des Start-ups et des Microentreprises, sur la «création de start-ups en milieu universitaire».
Selon le communiqué du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, publié par l’agence de presse APS, dimanche 6 novembre 2022, les diplômés concernés par l’aide à l’accès d’un local sont justement ceux qui sont titulaires d’un label innovation. Le communiqué fait part d’une «note» que le ministère a adressée aux présidents des conférences universitaires régionales afin qu’ils prennent attache avec les directeurs des établissements universitaires, «à l’effet d’accompagner les start-ups titulaires d’un ‘label’, accordé par la commission nationale compétente», précise le communiqué.
La même note, et c’est là l’aspect le plus important, souligne la nécessité de «consacrer des espaces ou des locaux» au sein des établissements universitaires (ndlr), au profit des start-ups, dans la limite des structures disponibles, de façon à leur permettre de bénéficier d’un siège social provisoire». Indiquant que cela «leur permettra d’obtenir le registre de commerce et de lancer l’activité». Le document précise que ces espaces «seront exploités suite à l’octroi de titres d’occupation pour une durée d’un an renouvelable, après évaluation de leur performance, et moyennant le paiement d’une somme d’argent symbolique, avec le respect des procédures relatives à l’exploitation et à la location de structures et d’édifices publics».
Pour mémoire, la «Commission nationale de coordination et de suivi de l’innovation et des incubateurs universitaires» est composée d’un représentant du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, des départements ministériels concernés, d’agences et d’organismes du monde économique et industriel, de représentants des agences et instances en lien avec l’innovation, le développement et la transformation technologiques, du Directeur général de la Recherche scientifique et du développement technologique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ainsi que d’experts universitaires. Son plan de travail a été présenté récemment à l’occasion de la Conférence nationale des universités, tenue à l’Université d’Alger 1 Benyoucef-Benkhadda. n