Certes on en n’est pas encore au nombre de feux de forêt et des centaines d’hectares de massif forestier ravagés, enregistrés il y a tout juste une année durant l’été 2021.
Par Bouzid Chalabi
Cela n’empêche pas qu’une extrême vigilance est de mise compte tenu de la température d’un niveau élevé favorisant les départs de feu. C’est pourquoi le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a décidé de maintenir l’état d’alerte maximum, en vigueur depuis le mois de juin dernier. Lequel s‘inscrit dans le cadre du “plan national de prévention et de lutte contre les feux de forêt», précise le ministère dans un communiqué rendu public dimanche dernier. Et de souligner en ce sens que l’ensemble des éléments d’interventions et tout le personnel de la Direction générale des forêts vont continuer à être mobilisés «à l’effet d’une activation permanente et sans relâche dudit plan national», est-il mentionné. Sur ce dernier point, on apprend de sources proches que cette démarche n’a rien d’inopinée. «Elle a été, en effet, décidée sur la base de rapports établis lors des grands incendies de forêt enregistrés durant la dernière période estivale. Il s’est révélé que pompiers et agents forestier ont été très souvent débordés au point qu’ils n’ont pas pris le temps nécessaire afin d’assurer l’extinction totale des sinistres, ce qui a maintes fois provoqué des reprises de feu à même de se transformer en très grand incendie», confie notre source. Toujours à propos de ces grands incendies, selon cette même source, si «le plan de lutte mis en place par le truchement de la loi 84/12 du 23 juin 1984, portant régime général des forêts, est apparu relativement efficace jusqu’ à ces deux dernières années malgré l’augmentation du nombre de feux, la moyenne des surfaces ravagées avait diminué légèrement. Depuis, ce plan s’est avéré toutefois incapable d’enrayer les grands incendies en raison de l’insuffisance d’équipements appropriés en la matière. C’est surtout le cas en ce qui concerne le réseau de pistes forestières qui accuse encore une densité moyenne inférieure à la norme théorique de 2 kilomètres pour 100 hectares». Une insuffisance qui vient d’être démontrée lors de l’incendie qui s’est déclaré ces derniers jours à Mechta Tamoula, dans la commune de Minar Zarza, au nord de la wilaya de Mila. La Protection civile avoue qu’elle n’est pas arrivée à maîtriser le sinistre malgré la poursuite d’intenses efforts. En effet, selon cette dernière, quelque 130 éléments relevant de différentes unités de Mila et Constantine participent à l’extinction de l’incendie qui s’est déclaré dans la mi-journée de dimanche et a ravagé d’importantes superficies d’oliviers et d’arbustes, selon le communiqué de ses services, relevant que deux hélicoptères de l’Armée nationale populaire (ANP) participent aux opérations. Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural rappelle aux citoyens, dans son communiqué, la nécessité de veiller, particulièrement lors de la saison estivale, au strict respect de toutes les mesures préventives contre les incendies de forêt, notamment le gel provisoire de la production de charbon et les mesures exceptionnelles aux déplacements dans les espaces forestiers. Et de conclure que «la protection et la préservation des ressources forestières relèvent de la responsabilité de tous et requièrent davantage de vigilance et de prévention tout le long de la saison estivale». A propos de prévention, il y a lieu de savoir que des études menées sur le terrain ont fait ressortir que les décharges sauvages et le brûlage des ordures sont en grande partie à l’origine de départ de feu. A ce titre, les responsables de la lutte contre les feux de forêt au niveau national gagneraient à renforcer les mesures de sensibilisation du public qui, de surcroît, pourraient permettre de diminuer les incendies causés par les imprudences. Ces dernières répétées risquent de diminuer considérablement le patrimoine forestier du pays dont il a grandement besoin pour son équilibre écologique. <