Lors de l’ouverture de la seconde édition de la Rencontre nationale des musées, qui se clôture aujourd’hui à Aïn Defla, la commissaire du patrimoine culturel au ministère de la Culture, Midjad Balamis, a affirmé dimanche qu’au total, 12 169 biens culturels nationaux ont été récupérés de 2012 à 2017 à l’échelle nationale. La responsable au ministère de la Culture a également souligné que cette action, qui s’inscrit dans le cadre de la préservation du patrimoine culturel national et sa valorisation, a permis en plus, des biens culturels ayant fait l’objet de vol ou de commerce illicite, la récupération d’objets déterrés suite à des fouilles entamées sans autorisation préalable de la tutelle. Tout en faisant état de l’existence au sein du ministère de la Culture d’une direction de la protection légale des biens culturels et la valorisation du patrimoine culturel, Midjad Balamis a mis l’accent sur le fait que les fouilles doivent obéir à un certain nombre de conditions et de critères «rigoureux». «Notre démarche s’inscrit dans le cadre des efforts visant la préservation du patrimoine national et, par ricochet, sa valorisation et son enrichissement afin d’en montrer la diversité», a-t-elle soutenu.
Une cinquantaine de fouilles archéologiques en 2019
La responsable au ministère de la Culture a affirmé dans ce contexte que 51 autorisations de recherches archéologiques ont été délivrées durant l’année 2019, dont certaines au profit du Centre national de recherche en archéologie, du Centre national de recherche en préhistoire ainsi qu’à la Faculté d’archéologie de l’université d’Alger. S’attardant sur les musées, elle a mis en avant leur rôle inhérent aux aspects culturel, social et économique, signalant que l’objectif de la rencontre nationale des musées consiste à «fédérer les efforts visant la protection du patrimoine culturel national». «Il est clair que chaque musée se distingue des autres structures du même genre en fonction des spécificités de la région où il est implanté, l’essentiel est le rôle joué en matière de contribution à la sauvegarde du patrimoine national », a-t-elle observé. « Le patrimoine fait appel à l’idée d’un héritage légué par les générations qui nous ont précédés et que nous devons transmettre intact ou augmenté aux générations futures », a-t-elle ajouté, observant que la protection du patrimoine est un enjeu de civilisation. Des expositions, des communications et des ateliers pédagogiques figurent au programme de cette rencontre de trois jours à laquelle prennent part huit musées nationaux ainsi que l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés (ONGEBCP). Pour rappel, l’année 2019 a été placée sous le sceau de protection des biens culturels nationaux dès le début de l’année qui vient de s’écouler avec l’organisation de la 3e session de formation sur « la préservation du patrimoine culturel et la lutte contre le trafic des biens culturels » au profit des différents corps de sécurité. Destinée aux membres des Forces navales, de la Gendarmerie nationale, des Douanes et de la Sûreté nationale, cette formation a été marquée par des communications sur la préservation et la gestion du patrimoine culturel, sur le patrimoine culturel subaquatique et sur les législations nationales et les traités internationaux
Dans le cadre des accords internationaux, l’année 2019 a notamment été marquée par la signature d’in mémorandum avec les Etats-Unis d’Amérique, qui a eu pour effet d’imposer de nouvelles restrictions à l’importation de pièces archéologiques algériennes datant d’avant 1750 de l’ère commune. Visant notamment les objets provenant des sept sites algériens inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, dont Tipasa, Timgad et Djemila. Ces restrictions font partie d’un protocole d’accord signé le 15 août entre les Etats-Unis et l’Algérie, officialisant ainsi la longue coopération des deux pays en matière de préservation du patrimoine culturel de l’Algérie.
Depuis 2001, l’ambassade des Etats-Unis à Alger participe à la protection du patrimoine algérien par le biais de 10 subventions du Fonds des ambassadeurs pour la préservation du patrimoine culturel, qui s’élèvent à 436 727 dollars. Par ailleurs, une des affaires les plus médiatisées de cette collaboration entre les services algériens et américains dans le cadre du patrimoine est celle qui s’est déroulée, en janvier 2008, où l’US Immigration and Customs Enforcement (ICE), l’agence fédérale chargée de l’application de la loi en matière d’immigration et de douanes, a restitué à l’ambassadeur d’Algérie un buste en marbre de l’empereur romain Marc Aurèle, lors d’une cérémonie à Washington. La sculpture avait été dérobée en 1996 dans le cambriolage d’un musée algérien de la ville de Skikda.
Ce buste a été récupéré chez « Christie », la célèbre société de ventes aux enchères à New York. C’est dans le même esprit de collaboration, qu’en mars 2019, des experts du FBI ont organisé un atelier de formation à Alger sur les techniques d’enquête et de poursuites en cas de vol et de vente illégale d’antiquités au profit des enquêteurs, des procureurs et des conservateurs de musées algériens.n