PAR NAZIM B.
La chambre haute du Parlement reprendra du service demain avec l’installation de ses nouveaux membres, issus des élections sénatoriales du 5 février, et des personnes désignées dans le tiers présidentiel.
Cette séance, qui se tient, conformément à la loi, quinze jours après la proclamation par la Cour constitutionnelle des résultats définitifs du scrutin du collège électoral, intervient aussi près de dix jours après la nomination, par M. Tebboune, des membres du tiers présidentiel pour un mandat de six ans.
Chambre haute du Parlement, le Conseil de la nation est composé de 144 membres, dont 96 sont élus au suffrage indirect parmi les élus au niveau des Assemblées (APC-APW) pour un mandat de six ans. Les sénatoriales sont organisées tous les trois ans pour renouveler un tiers des membres de cette chambre, dont les mandats sont arrivés à échéance. Lors des élections organisées tous les trois ans, ce sont donc la moitié des 116 membres élus et celle des 58 membres nommés qui sont renouvelées, soit respectivement 58 et 29 sièges, pour un total de 87 membres renouvelés. Le nombre de 2 sièges par wilaya ainsi que le tiers des membres nommés étant tous deux spécifiés par la Constitution, la modification du nombre de wilaya entraîne automatiquement celle du nombre de membres du Conseil de la nation.
Jusqu’en 2021, le total de membres du Conseil était de 144 pour 96 élus et 48 nommés. Le passage de 48 à 58 wilayas, officialisé fin 2020, porte en 2022 le nombre de membres élus de 96 à 116 et celui des membres nommés de 48 à 58. En ce qui concerne l’appartenance politique des nouveaux sénateurs, et suite à la proclamation des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle, le Front de libération nationale (FLN) a obtenu le plus grand nombre de sièges (25), suivi des Indépendants (14) et du Rassemblement national démocratique (RND) avec 11 sièges. Le Front El Moustakbal et le Mouvement El Binaa El Watani ont obtenu chacun 5 sièges, suivis du Front des forces socialistes (FFS), d’El Fadjr El Djadid et du parti Sawt Echaab avec 2 sièges chacun. Le parti Tadjamaoua Amal Djazaïr (TAJ) et le Mouvement de la société pour la paix (MSP) ont remporté chacun 1 siège.
Cette répartition peut cependant évoluer probablement au profit de l’ex-parti unique qui peut enregistrer des adhésions parmi les nouveaux sénateurs. «Nous comptions 59 membres au sein du Sénat et, maintenant, nous en avons 58», a fait savoir une voix du FLN, qui a insinué une éventuelle arrivée de «certains élus indépendants qui auraient émis le vœu de rejoindre notre formation, ce qui renforcera notre présence au sein du Sénat». Du côté du RND, on semble minimiser la montée des Indépendants qui occuperont, à partir de demain, 14 sièges contre 11 pour le Rassemblement. «Nous avons sauvegardé notre statut de deuxième force politique au sein de la Chambre haute du Parlement. Nous avons atteint les objectifs tracés», ont déclaré des cadres du RND, au moment où son secrétaire général, Tayeb Zitouni, semble ne pas avoir digéré le «recul» du parti. Quid du perchoir du Sénat qu’occupe jusque-là Salah Goudjil ? La question ne semble pas se poser au niveau du Conseil de la nation où des indiscrétions annoncent plutôt sa reconduction à ce poste dans lequel il avait été confirmé, il y a juste une année, après l’avoir occupé à titre intérimaire depuis avril 2019 quand il a remplacé Abdelkader Bensalah, désigné chef de l’Etat suite à la chute de Bouteflika sous la pression de la rue.