Pour son premier test grandeur nature, qui consiste à mettre en place une capacité de production de 1000 mégawatts, l’organisme Shaems s’apprête à ouvrir les plis contenant les offres de l’ensemble des soumissionnaires retenus pour la réalisation de ce projet.
Selon le directeur général de Shaems, l’ouverture des offres se fera dans quelques jours, au plus tard dans la deuxième quinzaine du mois de juillet. Il y a eu une dizaine d’entreprises et de groupements d’entreprises locales ayant été retenues et des groupes mondiaux spécialisés dans la production d’électricité d’origine renouvelable, l’installation et la gestion des installations photovoltaïques. Lors des «matinées vertes», organisées, hier, par le ministère de la Transition énergétiques et des énergies nouvelles avec l’ambassade du Danemark à Alger, il était question d’élucider la stratégie de l’Algérie en matière de transition énergétique et de diversification des sources d’énergies, des ambitions et de l’apport que devrait apporter le projet Solar1000 au mix énergétique national ainsi qu’au programme d’efficacité énergétique dédié à réduire la consommation d’énergie et de contraindre l’ensemble des consommations aux objectifs d’économie d’énergie. Interrogé au sujet du fameux projet Solar1000, dont le lancement de l’appel d’offres international est intervenu à la fin de l’année dernière, le DG de Shaems, M. Mougari, s’est dit satisfait du niveau de souscription à ce projet, recensant une dizaine de soumissionnaires locaux et autant d’investisseurs étrangers. Selon lui, les soumissions portent sur la réalisation d’installations photovoltaïques sur plusieurs régions du pays d’une capacité de 50 à 300 mégawatts. Le choix des sites obéit à des considérations en relation avec la disponibilité des terrains, des études d’environnement et la disponibilité d’importants réseaux de transport d’électricité de haute tension. Selon M. Mougari, les investisseurs, locaux et/ou étrangers devraient financer les projets sur fonds propres à hauteur de 20%, tandis que les 80% restants pourraient être mobilisés à travers des prêts bancaires. Cependant, c’est aux investisseurs qu’incombe la charge de négocier les crédits bancaires, car Shaems n’est qu’un accompagnateur et un assistant. Les investisseurs ont également l’obligation de recourir au contenu local à hauteur de 30%, à savoir les structures métalliques, les panneaux photovoltaïques, les câbles et les transformateurs, tous des produits fabriqués localement. Interrogé sur la tarification de l’électricité d’origine renouvelable, M. Mougari a affirmé que les prix seront nécessairement indexés aux tarifs du marché avec une possibilité de révision, même si l’Etat, à travers le Fonds de soutien au développement de l’énergie renouvelable, devrait intervenir pour la subvention des prix. L’autre finalité, et non des moindres, étant d’accélérer la réalisation du projet Solar1000 qui conditionne la concrétisation de l’autre projet de production de l’hydrogène vert, une autre ambition si chère pour l’Exécutif, étant donné les capacités de l’Algérie, de par son potentiel, à jouer dans la cour des grands en matière de production et de commercialisation de l’hydrogène vert. Il s’agit par-dessus tout de créer une dynamique industrielle et une chaine de valeur à travers ces deux projets, le Solar1000 et l’hydrogène vert en l’occurrence. D’autant plus que le pays est plus que jamais confronté à l’enjeu de réduire la consommation interne des énergies fossiles, dont la consommation de gaz devrait grimper à 618 milliards de m3, à en croire Merouane Chabane, directeur général de l’Agence pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (Aprue). Selon lui, intervenant à la même conférence, la transition énergétique nécessite des ruptures de paradigme, une décentralisation des systèmes énergétiques, une maitrise des subventions à l’énergie, une réorientation des usages au profit des secteurs de haute valeur ajoutée et une rupture technologique au profit des énergies renouvelables.