Alors que les textes sont clairs vis-à-vis du délit de dégradation du patrimoine forestier, leur application sur le terrain demeure de loin insuffisante, voire carrément absente.
La superficie de la forêt urbaine de Sidi R’ghiss, donnant à la ville d’Oum El Bouaghi un panorama paradisiaque, ne cesse de se rétrécir au fil des années à cause des centaines d’arbres ayant été la proie de la tronçonneuse à des fins de construction de logements, d’extension, de réalisation de sièges d’administration publiques (forêts, agriculture, environnement), sans que les services concernés de la commune ne procèdent à son repeuplement.
Fort heureusement, une partie de ce patrimoine, à l’entrée ouest du chef-lieu de wilaya, a été aménagée en parc citadin permettant ainsi sa protection et aux citoyens de s’oxygéner et se défouler avec leurs enfants.
La seconde partie, un espace privilégié pour les gens s’adonnant régulièrement à la pratique sportive, demeure dans un état déplorable par la présence de toutes sortes de déchets, sachets, bouteilles en plastique et autres, des arbres laissés à la merci de la chenille processionnaire et toutes sortes d’insectes nuisibles, sans entretien ni nettoyage.
Dans une ville enregistrant une extension urbaine remarquable n’épargnant rien sur son passage, l’absence d’associations de défense de l’environnement et des forêts n’a fait qu’aggraver la situation.
Même l’oliveraie, qui constituait un patrimoine forestier à l’entrée est de la ville, ne cesse de se dégrader faute d’entretien et de repeuplement.
Pis encore, cet état de fait n’est pas propre au chef-lieu de wilaya, mais touche aussi d’autres communes de la wilaya, et notamment Aïn Beïda. Ainsi, la forêt réputée de la capitale des Harractas, en l’occurrence El Hamlaouia, a comptabilisé aussi la dégradation de nombreux arbres à des fins de constructions illicites et d’extensions portant ainsi préjudice à ce patrimoine centenaire verdoyant de la ville. Devant le laxisme des uns et l’indifférence des autres des arbres sont arrachés par des citoyens sans scrupules à des fins de réalisation de leur maison individuelle ne se souciant guère de l’impact négatif résultant du rétrécissement de l’espace forestier dans les agglomérations et le risque pour ces derniers de se retrouver à l’avenir sans espace d’oxygénation au risque d’étouffer comme c’est le cas dans les métropoles du monde.
Il importe de rappeler que la wilaya d’Oum El Bouaghi comptabilise une superficie forestière estimée à peine à 13% d’espaces pour une superficie globale de 6 100 km2. L’impact de cet espace forestier est de loin insuffisant pour une région à vocation agricole nécessitant une importante pluviométrie pour améliorer le rendement de ses cultures.
Enfin, des sources concordantes font état de près d’un milliard de centimes débloqués pour la mise en terre de plants d’arbre sur une superficie de 82 ha ainsi que la concrétisation de près de
1 400 ha durant le quinquennal 2010/2014, des initiatives prometteuses pour revitaliser l’espace forestier.
Néanmoins, la situation sur le terrain des forêts urbaines n’est pas reluisante du tout, voire de plus en plus dégradée devant l’indifférence des citoyens et des pouvoirs publics censées entretenir ce patrimoine forestier du milieu urbain, au demeurant le poumon de la ville. n