Une opération d’assainissement de la liste d’éleveurs-camelin a été lancée au début du mois de septembre 2019 dans la wilaya de Ouargla. Le but est d’établir le nombre réel de têtes de chameau et des éleveurs à travers le territoire de la wilaya.
Selon la Direction locale des services agricoles (DSA), 720 chameliers ont été recensés dans la wilaya de Ouargla depuis septembre 2019, début de l’opération de recensement du patrimoine camelin et des chameliers. Cette richesse est répartie à travers diverses régions pastorales, dont les daïras d’Ouargla, El-Borma, Hassi Messaoud, Taibet et Mégarine, selon la DSA d’Ouargla.
Selon Choukri Bouziani, président de la Chambre d’agriculture d’Ouargla, le recensement du patrimoine des camélidés n’était pas possible dans la conjoncture qui régnait et en l’absence de soutien des services agricoles. Le ministère tutelle, et en réponse aux courriers, a émis une instruction relative à l’assainissement, et l’inspection sur terrain a été décrétée le 29 juillet 2019.
L opération a été donc lancée en septembre de la même année et a permis de recenser environ 23 160 têtes seulement et non pas 44 400 déclarés. Un chiffre, selon lui, largement gonflé qui à permis à des opportunistes de gagner des milliards derrière leur inscription, en tant que chameliers à travers l’aliment de bétail (orge subventionnée) qu’ils obtiennent.
Un rapport publié sur le site officiel ASJP (Algerian Scientific Journals Platform), suite à une étude menée auprès de 157 chameliers, a révélé la cohabitation de trois types de chameliers dans la région de Ouargla, suivant leur mode d’habitation, à savoir les nomades (8,91%), les transhumants (77,07%) et les sédentaires (14,01%), qui sont répartis selon la motivation de l’élevage en trois catégories, des chameliers naisseurs-engraisseurs (8%), des chameliers naisseurs-engraisseurs-méharistes (13%) et des méharistes (5%).
Dans la wilaya d’Ouargla, les tentatives jusqu’ici pour mettre en place de mini-laiteries ont été vouées à l’échec. Quelques éleveurs ont créé des points de vente aléatoires et non contrôlés notamment sur la RN 3 reliant Touggourt à Ouargla. La viande des chamelons, nommée localement hachi et makhloul, est le seul produit largement commercialisé au niveau local. Ces facteurs favorisent le système transhumant, qui semble s’imposer comme étant un choix inéluctable pour l’activité cameline, et paraît le seul mode d’élevage qui restera stable au niveau de la région de Ouargla, révèle le même rapport.
La prochaine opération touchera la filière de bétail pour assainir le nombre de têtes du cheptel estimé, quant à lui, à 264 000. Un nombre, selon M. Bouziane, irréel et n’a aucun rapport avec la réalité. La DSA notamment les services vétérinaires refusent d’assainir la liste des éleveurs et du patrimoine de bétail et camelin. Ces derniers, contribuent au pillage de l’argent public en soutenant les faux éleveurs à obtenir l’orge subventionnée ou en leur attribuant « illégalement » des attestations de vaccination, a déclaré le président de la Chambre d’agriculture en s’appuyant sur le chiffre enregistré qui fait état de pas moins de 67 700 têtes de cheptel, hors de la wilaya mais qui bénéficient d’aliment à Ouargla.