A Oran, les services d’hygiène et de collecte des ordures ne savent plus où donner de la tête. Depuis plusieurs mois, ils sont confrontés à un phénomène qui incite à rire et à pleurer en même temps tant il dépasse l’entendement. Il s’agit du vol récurrent des conteneurs à ordures et des poubelles. A peine installées sur la chaussée ou au bas des immeubles, elles sont dérobées, le plus souvent de nuit, au grand dam des éboueurs et des équipes de nettoyage locales.
Dans certains quartiers, où des individus se sont spécialisés dans le vol des poubelles, le phénomène est devenu alarmant. Dans le quartier Hai Yasmine, les services d’hygiène ont recensé durant les mois de juin et juillet la disparition de 300 poubelles, chacune d’une valeur de 20 000 DA, voire davantage. Ces vols ont rendu compliquée la tâche de la collecte des ordures qui s’étalent désormais sur les trottoirs, la chaussée parfois, et envahissent les espaces ouverts. Ils sont devenus la source de querelles fréquentes entre les éboueurs et les habitants qui, sans se rendre compte du préjudice du vol, les rendent responsables de la multiplication de dépôts et foyers d’ordures. On imagine l’ampleur du préjudice quand on sait que les services d’hygiène effectuent aujourd’hui 5 rotations par jour pour la collecte des déchets ménagers dont la quantité dépasse chaque jour les 30 tonnes.
Dans un point de presse organisé récemment, un responsable du secteur a fourni des indications sur le vol des poubelles. Il a expliqué que parmi les voleurs se trouvent de petits commerçants et des particuliers qui les utilisent chez eux pour stocker de l’eau ou les utiliser pour un usage similaire. Il y a également des individus qui utilisent du produit plastique et qui les récupèrent pour les transformer. Enfin, il y a parmi ces délinquants d’un genre particulier des personnes qui les utilisent comme « poubelles privées» sans se soucier de l’intérêt de la collectivité où ils résident et sans se rendre compte qu’il s’agit d’actes de déprédation punis par la loi.
Il est à signaler qu’outre le vol de poubelles, la direction des services d’hygiène et de collecte d’ordures à Oran peine à récupérer ses créances auprès des communes. Huit d’entre elles lui doivent 80 milliards de centimes.