Par Hamid Bellagha
On n’en a pas rêvé, mais Bouguerra et ses boys l’ont fait. Il faut reconnaître que la Coupe arabe n’a jamais été notre tasse de thé. On y envoyait, des fois qu’on était qualifiés, une copie de l’EN. Cette fois encore, c’est une équipe espoir, légèrement remaniée, qui a été envoyée au charbon et… surprise ! Elle ramène de l’or.
Avec un onze composé essentiellement de joueurs locaux, «qataris» ou «tunisiens», la mayonnaise avait pris bien avant le départ de l’équipe A’ pour le Qatar. On ne faisait plus la différence entre les A et les A’, et c’est toute une responsabilité et un poids énormes qui se sont posés sur les épaules de Bouguerra et ses joueurs. Les fans des Verts s’intéressent soudain à la Coupe arabe, reconnue pour la première fois par la Fifa, et le curseur de la fièvre gagneuse s’est déplacé vers Bendebka et ses partenaires.
N’ayant pas été gâtée par le sort qui avait placé sur la route de l’EN’ les plus gros calibres de la compétition arabe, mais sûrement touchée par la grâce, l’équipe, qu’aucun n’attendait, a été au rendez-vous que personne n’avait donné.
L’art, la manière, la grinta et le talent ont été les relents d’une équipe qui a tout raflé dans le tournoi, le titre, celui de meilleur gardien, du meilleur joueur et du second meilleur buteur. Des titres à ajouter à ceux qui ornent déjà les rayonnages de la FAF.
Belmadi, qui avait quelques blancs dans sa composition dès qu’un joueur cadre se retrouvait à l’infirmerie, peut désormais se frotter les mains. Avec les Meziani, Cheti, Bendebka, Sayoud ou Draoui, nul doute que des doublures de luxe vont se manifester très prochainement à l’EN. Brahimi, meilleur joueur du tournoi, a sans doute souscrit son retour parmi les 22 de Belmadi.
Tout cela pour dire que la Coupe arabe n’est pas une finalité, mais un repère vers d’autres cimes, d’autres succès, d’autres couronnements. La Coupe d’Afrique des nations, qui pointe à l’horizon de janvier 2022, est là pour nous rappeler que tout sera remis en question très vite, puisque les poulains de Belmadi devront confirmer tout le bien que l’on pense d’eux, en remettant le trophée africain en jeu, tout en ayant à cœur de le garder et de le ramener à Alger pour la seconde fois consécutive.
Le mois de mars sera aussi marqué par le dernier écueil avant le Mondial qatari, avec des barrages que l’on sera appelé à surmonter.
Mais avec une équipe qui sait tout faire, sauf perdre, l’espoir de voir Mahrez et ses coéquipiers sur le toit de l’Afrique reste probable, de même qu’une participation au Mondial, qui ne sera pas uniquement honorifique.
C’est le pire qui puisse arriver à une équipe qui ne sait plus perdre.