Alors que la saison estivale est officiellement lancée dans différentes wilayas du pays, la Protection civile (PC), par la voix du colonel Farouk Achour, Directeur de l’information et des statistiques à la Direction générale de la Protection civile (DGPC), a fait savoir que plusieurs plans sont mis en place pour répondre à l’affluence des estivants, mais surtout à la multiplication des risques, notamment de noyades, de feux de forêt ou d’accidents de la route.

Par Nadir Kadi
En ce sens, la saison chaude, déjà marquée cette année par une série de noyades et près d’une soixantaine de départs de feu à Skikda, Jijel et Tipasa, est attendue avec une certaine appréhension : «La saison estivale est pour nous synonyme de risques», précise le colonel F. Achour. En effet, responsable qui intervenait hier sur les ondes de la Radio nationale, le colonel F. Achour a en substance fait savoir que les expériences et les erreurs, des dernières années, ont été prises en comptes : «Depuis le début de 2022, nous travaillons à revoir les plans établies ces cinq dernières années (…) Cela a été un travail de réflexion et de stratégie pour trouver la bonne formule, le meilleur plan possible pour faire face à la situation.» Ainsi il s’agira pour la PC de limiter au maximum les risques liés à la saison, habituellement marquée par plus de 400 interventions par jour, soit près de 40% de l’activité annuelle de la PC : «Notre plan pour la saison a déjà commencé dès le mois d’avril avec un travail de sensibilisation et d’accompagnement (…) en prenant compte de l’ensemble de la problématique, à savoir les incendies de forêt, les feux de récoltes, les accidents de la circulation, les piqûres de scorpion ou encore les noyades au niveau des plages ou des plans d’eau (…) C’est un travail qui nécessite une présence sur tous les fronts.»
Concernant les incendies de forêt, on apprenait hier que la Protection civile «mobilise 505 unités d’interventions, soit 15 000 éléments, déployées quotidiennement dans les secteurs des massifs forestiers», explique le responsable. Il ajoute dans la même logique que «65 colonnes mobiles réunissant un total de 4 000 éléments sont mobilisées, en plus de 715 engins tous types accompagnées par un dispositif aérien étoffé (…) L’effort est important». Même chose en ce qui concerne le volet aérien, qui aligne, selon le colonel F. Achour, «l’unité aérienne de la PC réunissant 6 hélicoptères bombardiers d’eau (…), les moyens de même type de l’ANP et l’affrètement d’avions anti-incendie». Cependant, il semble évident pour le responsable de la PC que la réussite du plan ne pourra se passer de la contribution des citoyens ; «l’un des éléments les plus importants est l’alerte, tout le monde doit y collaborer (…) Durant le mois de mai nous avons effectué une campagne de sensibilisation en collaboration avec les comités de village et les associations. Nous avons communiqué le maximum d’informations sur la conduite à tenir en cas d’incendie, ce qui devrait apporter un plus cette année». La vigilance des populations proches des zones à risques serait, en effet, nécessaire afin d’éviter la «solution» extrême de l’interdiction ou de la réglementation de l’accès aux forêts ; une éventualité que n’écarte pas le colonel F. Achour : «La réglementation est nécessaire, c’est une période critique (…) Le facteur humain reste déterminant dans le déclenchement des feux de forêt, c’est pour cela que nous travaillons à la sensibilisation. Les citoyens doivent être des acteurs de la préservation des forêts.» Quant à la question des accidents de la route et des noyades durant la saison estivale, le colonel F. Achour déclarait hier : «Chaque année, un nombre record d’accidents est enregistré durant la saison estivale (…) A titre d’exemple, en 2021, 42 000 interventions pour accident de la route ont été effectuées, en plus de 20 000 pour incendies de forêt et 70 000 pour les risques liés à plages et baignades… Les quelques semaines de la saison estivale représentent en fait 40% de notre activité durant l’année.»
Ainsi en ce qui concerne les noyades, le responsable a notamment exhorté les vacanciers à respecter les consignes et informations sur l’état de la mer au niveau des 427 plages autorisées à la baignade : «Si la baignade est déclarée interdite cela veut dire qu’il y a de bonnes raisons, des risques qui touchent à la sécurité et la santé (…) Cela est valable sur les plages mais aussi au niveau des différents plans d’eau. Malheureusement, nous enregistrons des noyades. En 2021, 84 personnes, dont des enfants entre 6 et 17 ans, ont trouvé la mort au niveau de ces plans d’eau et plages interdites.» <