Par Selma Allane
Entre le 16 juin et le 16 août 2022, selon un bilan de la Protection civile, 116 personnes sont mortes noyées en mer ou dans des plans d’eau. Plus de 42 000 autres ont pu être sauvées lors des opérations quotidiennes que mènent nos pompiers sur les plages du littoral national. Les pertes de vie humaines sont dues pour la plupart à la baignade dans des sites non surveillés et au non-respect des consignes de sécurité.
Ils sont 11 000 pompiers à être déployés sur nos plages pour assurer la sécurité des estivants et des baigneurs. Sauveteurs, maîtres-nageurs, secouristes spécialisés dans les premiers soins, ces hommes du feu sont mobilisés depuis le début du mois de juin dernier afin que les vacances d’été en bord de mer ou de simples journées de plage se passent dans le loisir, la bonne humeur et la joie de vivre. Hélas, il arrive que leurs efforts ne soient pas tous récompensés et qu’ils déplorent des victimes qui sont souvent des baigneurs imprudents ou inconscients du danger, en particulier ceux qui s’aventurent dans des sites interdits, en dehors des heures de surveillance ou ceux qui, dont le cas est plus dramatique, perdent la vie dans des plans d’eau pour avoir tenté de fuir la canicule dans des endroits qui manquent de tout ou presque.
Dans les différents cas révélés par les services de la Protection civile, les cas de malaise ou de décès par noyade sont dus au non-respect des consignes de sécurité et à la désinvolture face aux campagnes de sensibilisation contre les risques de noyades durant l’été dont la chaleur, cette année, encore une fois, est accentuée par les nombreux incendies qui brûlent nos forêts, le long de la bande littorale essentiellement.
Le bilan que communiquent les services de la Protection civile, lui, s’avère lourd. Les chiffres publiés hier sur les noyades et les opérations de sauvetage durant les deux premiers mois de l’été signalent, en effet, une situation dramatique. Ces services affirment avoir enregistré 116 cas de noyade et avoir mené des opérations de sauvetage de 42 366 personnes à travers différentes plages du littoral algérien. Ce bilan – qui indique que nos pompiers font un travail remarquable- concerne la période du 16 juin au 16 août. Parmi les 116 cas de noyade, 63 ont été déplorés sur des plages interdites à la baignade et, donc, sans dispositif de sécurité adéquat. Le reste concerne des victimes qui se baignaient en dehors des horaires de surveillance et qui n’ont pu ainsi être secourus par les maîtres-nageurs et les sauveteurs.
Selon le communiqué rendu public, hier, les services de la Protection civile ont également déploré « 67 noyés dans différents plans d’eau dont la majorité sont des adolescents » qui fuient la canicule dans des localités souvent enclavées ou manquant d’équipements de loisirs comme les piscines publiques par exemple.
Les unités de la Protection civile, ajoutent leurs services d’information et de communication, ont procédé au niveau des 427 plages autorisées à la baignade, à « 60 340 interventions qui ont permis de sauver 42 366 personnes de la noyade. 15 514 ont été traitées sur place pour différents types de blessures au niveau des postes de secours des plages, alors que 3 217 ont été évacuées vers les structures sanitaires après avoir reçu les premiers soins », indique la même source. En outre, il est souligné que « 258 victimes ont été sauvées à bord de leurs embarcations ».
« L’analyse des données concernant les cas de noyade au niveau des plages révèle que la majorité des décès sont enregistrés au niveau des plages interdites ou en dehors les horaires de surveillance du dispositif de la Protection civile pour les plages surveillées », souligne le communiqué des services de la Protection civile, révélant que la tranche d’âge des victimes varie « entre 10 et 23 ans ». Concernant la fréquentation des plages, la Direction générale de la Protection civile a recensé « une affluence record en matière d’estivants », en particulier dans les wilayas d’Oran (13 millions estivants), Boumerdès (12,5 millions) et Jijel (12 millions). La DGPC, rappelle par ailleurs le communiqué, mène une campagne de prévention et de sensibilisation sur les risques liés à la saison estivale notamment les dangers de la mer et la baignade dans les plans d’eau, depuis le 16 mai dernier, à travers tout le territoire national, afin d’»inculquer aux citoyens la culture de la prévention du risque de noyade et d’accidents et chute en particulier au niveau des plages interdites et plans d’eau». n