Par Anis Remane
L’Etat hébreu poursuit sa logique d’expansion coloniale et d’usurpation des terres palestiniennes en annonçant la «légalisation» de neuf colonies juives en Cisjordanie occupée. L’Onu, la Ligue arabe et les grandes capitales occidentales s’y opposent et condamnent une action «unilatérale» porteuse d’escalade nuisant selon les Etats-Unis à la «solution négociée des deux Etats», alors qu’en réalité la question d’un Etat palestinien n’a jamais autant été compromis.
Les autorités palestiniennes ainsi que plusieurs organisations internationales ont rejeté et condamné la récente décision de l’Etat hébreu de «légaliser» neuf colonies illégales en Cisjordanie occupée, y voyant «un mépris pour la communauté internationale» et une nouvelle «provocation au peuple palestinien». Israël a occupé la Cisjordanie en 1967 et y a établi des dizaines de colonies, considérées comme une violation du droit international. La question des colonies est l’une des principales raisons de l’interruption, en 2014, des dernières négociations de paix directes entre les parties en conflit. L’occupant israélien a décidé dimanche 13 février de «légaliser» neuf avant-postes illégaux de colonies en Cisjordanie occupée.
Aussitôt annoncée, l’Autorité palestinienne a rejeté cette décision par la voix du porte-parole de la présidence, Nabil Abou Rudeineh, qui a déclaré que cette mesure «constitue un défi aux efforts arabes et internationaux et une provocation au peuple palestinien». «Ces mesures unilatérales sont inacceptables au regard des résolutions internationales et des accords bilatéraux signés et conduiront à plus de tension et d’escalade», a-t-il dénoncé dans un communiqué.
Pour Hussein Al-Cheikh, secrétaire général du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), ces décisions sionistes ne sont qu’une «guerre ouverte contre les Palestiniens». Pour sa part, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a condamné fermement la décision de l’entité sioniste de «légaliser» des avant-postes de colonies et de construire de nouvelles colonies en Cisjordanie occupée, estimant que ces décisions de l’occupant «perpétuent son mépris pour la communauté internationale» et «attisent la situation dans les territoires palestiniens occupés et (à porter atteinte à) la stabilité dans la région».
L’Organisation de la Coopération islamique (OCI) a, elle aussi, condamné la décision du gouvernement de l’ultra-droite de Benjamin Netanyahu de «légaliser» de nouvelles colonies en Cisjordanie occupée, soulignant que ces mesures sont illégales au regard du droit international. Quant au Parlement arabe, il a condamné les nouvelles décisions sionistes en Cisjordanie occupée, y voyant «une escalade dangereuse à même d’attiser la tension dans la région».
Se disant «profondément préoccupé», le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a souligné que «si ces mesures sont mises en œuvre, elles compromettront encore plus gravement les perspectives d’une solution viable à deux Etats», a indiqué son porte-parole, Stéphane Dujarric. M. Guterres a réaffirmé que «toutes les colonies sont illégales au regard du droit international, et constituent un obstacle substantiel à la paix», a déclaré le porte-parole, ajoutant que le chef de l’ONU appelait à «mettre fin aux actions unilatérales qui nuisent à la possibilité d’une solution politique basée sur les résolutions des Nations unies, les accords internationaux et les accords bilatéraux».
De leur côté, Washington, Berlin, Paris, Rome et Londres se sont dits «fermement» opposés mardi 14 février à la décision d’Israël de légaliser neuf colonies en Cisjordanie occupée et de projeter de nouveaux logements dans les colonies existantes. «Nous nous opposons fermement à ces actions unilatérales qui ne font qu’accroître les tensions entre Israéliens et Palestiniens et qui nuisent aux efforts visant à parvenir à la solution négociée des deux États», écrivent les chefs de la diplomatie des cinq pays, dans une déclaration commune.
Israël occupe la Cisjordanie depuis la guerre israélo-arabe de juin 1967. Plus de 475.000 Israéliens résident dans des colonies en Cisjordanie (hors Jérusalem-Est), où vivent 2,8 millions de Palestiniens. n