Les consultations engagées par le ministre de l’Education nationale Mohamed Ouadjaout avec les syndicats du secteur n’ont pas encore sonné la sérénité dans les établissements scolaires. Particulièrement ceux du palier du primaire qui vont renouer, dès aujourd’hui, avec le débrayage à l’appel du collectif des enseignants.
Même l’engagement pris par M. Ouadjaout, de résoudre tous les problèmes dont souffre le palier du primaire, n’a visiblement pas tempéré la colère des enseignants grévistes qui reviennent à la charge en annonçant une grève de trois jours à partir d’aujourd’hui.
Le même collectif menace par ailleurs de recourir à une grève illimitée si la tutelle n’apporterait pas de réponses positives à leurs doléances. Dans un communiqué qu’elle a rendu public, la même coordination a prévu aujourd’hui, et parallèlement à cette grève, des sit-in de protestation devant les directions de wilaya de l’Education nationale et ce, avant d’organiser mardi un rassemblement national devant le siège du ministère de l’Education nationale à Alger. La même organisation explique que son action intervient suite au traitement réservé par la tutelle aux revendications exprimées depuis le mois d’octobre dernier. Dans un communiqué précédent de la même organisation, elle avait étalé la nature de ces revendications en évoquant entre autres la révision des programmes pédagogiques, l’unification des critères de classement afin de valoriser, sur un pied d’égalité, les détenteurs de diplômes, ainsi que la révision du salaire de l’enseignant du primaire, qui ne dépasse pas actuellement
30 000 DA, de manière à lui garantir un meilleur pouvoir d’achat.
Suite à la même réunion, la Coordination nationale des enseignants du cycle primaire avait décidé de revenir à la grève après une petite trêve, qui a coïncidé avec le déroulement de l’élection présidentielle du 12 décembre 2019. Elle avait d’abord organisé deux grèves d’une journée chacune, les mercredi 8 et 15 janvier en cours, avant de reprendre son rythme cyclique hebdomadaire de trois jours du lundi au mercredi.
Il est à signaler que le taux d’adhésion à cette grève reste mitigé au sein du secteur de l’éducation. Certaines sources au sein des syndicats du secteur ainsi que l’Organisation des parents d’élèves parlent d’un taux d’adhésion de 10 à 15 % au niveau national, ce qui fait tout de même un nombre d’important d’enseignants grévistes de ce cycle, qui compte des dizaines de milliers de professeurs.
Il faut rappeler que les principales revendications des enseignants du primaire sont à caractère socioprofessionnel. Ils réclament en effet la modification du statut particulier, de sorte à reclasser les enseignants du secondaire, du moyen et du primaire au même grade de base, l’application du décret présidentiel 266-14 avec effet rétroactif et la création de nouveaux grades d’enseignants pour les matières scientifiques, littéraires et l’éducation physique, ainsi que la diminution du volume horaire. Les enseignants demandent également la restitution du droit à la retraite anticipée et sans condition d’âge, la régularisation de la situation des enseignants formés après le 3 juin 2012, afin de leur permettre de bénéficier des différentes promotions et, enfin, la révision des programmes pédagogiques pour, notamment, alléger le poids des cartables. En tout état de cause et à travers cet énième appel à la grève, c’est l’instabilité qui s’inscrit dans la durée dans le premier cycle de l’Education nationale.