Par Bouzid Chalabi
Le taux d’inflation s’est grandement accéléré cette année au point de laminer considérablement le pouvoir d’achat des Algériens. Lesquels sont dans l’attente pressante que cette tendance vire à la baisse.
Les pénuries et les flambées des prix, apparues cette année dans le circuit national du commerce de la consommation, ont inexorablement poussé l’inflation vers le haut. En témoignent les données fournies par le Gouverneur de la Banque d’Algérie, Rostom Fadhli, lors de son intervention à l’occasion de sa rencontre mardi dernier avec les responsables des banques et établissements financiers du pays, et reprises par l’APS, hier. Le Gouverneur faisant remarquer en substance que l’inflation globale s’est accélérée de 5,96 points de pourcentage en une année pour atteindre 9,2%, en octobre 2021, par rapport au même mois de l’année écoulée, sous l’effet «de la hausse des prix des produits alimentaires», a-t-il expliqué. Pour le détail des causes de l’accélération de l’inflation globale, Fadhli a indiqué qu’elle résulte de la forte hausse des prix des biens alimentaires, passant de 1,8 % en octobre 2020 à 14,4 % en octobre 2021, en lien avec la forte croissance des prix des produits agricoles frais qui ont inscrit une évolution de 16,5 % en octobre 2021 contre 1,9 % le même mois de l’année écoulée. De même, les prix des biens manufacturés sont restés en hausse, atteignant un taux de 6,2 %, et ceux des services ont évolué de 2,3 % en octobre 2021 contre 0,7 % le même mois de l’année précédente. En somme, à travers le pourcentage de 9,2%, il s’agit bien là d’un niveau-record de l’inflation dans le pays qui, jusque-là, enregistrait des taux oscillant entre 3% et 4%. Comme il faut dire que ce niveau-record de 9,2% ne saurait étonner les Algériens dès lors où ils ont constaté sur le terrain l’envolée des prix à la consommation depuis le début de l’année. En effet, ils ont fait face à une exorbitante majoration des prix de plusieurs produits de consommation dépassant parfois les 100%. On peut citer à ce titre, les augmentations des viandes (blanche et rouge), des œufs, des pâtes alimentaires, des denrées conditionnées et manufacturées, des légumes frais et secs. « Une tendance à la hausse qui s’est généralisée et installée dans la durée au grand détriment des citoyens à bas revenus», s’offusque le président de l’Association de protection et d’orientation des consommateurs et de l’environnement (Apoce) Mustapha Zebdi, approché, hier, par Reporters. De son côté, Hadj Tahar Boulanouar, président de l’Association nationale des commerçants algériens (ANCA), contacté par nos soins, estime que «la perte visible du pouvoir d’achat du dinar et le dysfonctionnement du circuit commercial sont à l’origine de cette hausse de l’inflation».
En définitive, cette inflation galopante des derniers mois a complètement laminé le pouvoir d’achat de franges entières de la population. Face à ce constat, les pouvoirs publics sont appelés à mettre en place des mécanismes afin que l’inflation baisse ou du moins freine. <