Il n’existe aucune restriction, hormis ce qui a trait à l’unité et l’identité nationales. A l’évidence, le balisage de la révision de la Constitution installe déjà la réforme dans un processus d’ouverture évident.
La prochaine Constitution, qui ne saurait être que consensuelle, devrait consacrer la séparation des pouvoirs pour définir les missions de chacun. Le ton est spontanément donné.
Il faut absolument rompre avec les anciennes pratiques et les dérapages de l’autocratie. Une autocratie qui a maintenu un pays avec des potentialités formidables dans un état de sous-gestion désastreux. Celui qui pousse des milliers de jeunes vers l’exil, souvent au péril de leur vie.
La révision constitutionnelle prévue prochainement intervient dans le cadre de la « nouvelle politique » pour opérer le changement exigé par les Algériens depuis une année.
La création éventuelle d’une Cour constitutionnelle indépendante, qui se prononcera sur les litiges opposant les pouvoirs, pourrait à l’évidence constituer un outil important et garant d’un minimum de régulation politique. A condition évidemment que ce même outil jouisse d’une véritable indépendance. Il sera ensuite procédé à la révision de la loi organique du régime électoral, et ce, dans le cadre d’une démarche visant à éloigner l’argent sale et les corrompus de la politique et permettre l’émergence d’une nouvelle classe politique. Le code électoral est appelé à être complètement révisé et verra l’introduction de mesures de contrôle qui permettront d’accéder aux postes par la voie des urnes. Il s’agirait d’éradiquer les phénomènes de fuite des responsabilités et de l’achat des consciences. Il s’agit de parvenir à des institutions élues irréprochables, disposant de prérogatives constitutionnelles en mesure de demander des comptes à qui que ce soit, et d’ouvrir sans concessions les dossiers qui intéressent l’opinion publique. Bâtir une démocratie réelle et solide, non conjoncturelle et non sur mesure, nécessite à l’évidence une prise de conscience définitive sans laquelle le pays risque de se mettre en danger dans la mesure où il n’opère pas la mutation nécessaire.