La hausse signalée des congés maladies dues aux contaminations au Covid-19 est entrain de perturber la chaine du travail en milieu entrepreneurial et industriel et grève la trésorerie des organismes publics de la sécurité sociale. Nouvelle épreuve pour les entreprises et la CNAS ! D’où l’actualisation par le ministère de la Santé des critères de confinement et de reprise des activités professionnelles pour les cas Covid-19…Par Hakim Ould Mohamed
Le ministère de la Santé vient d’actualiser les critères de levée de confinement et la reprise du travail d’un cas Covid-19. En effet, dans une note, publiée jeudi, adressée aux directeurs de la santé de wilaya et aux chefs des établissements de santé, le ministère de la Santé a précisé que pour les formes asymptomatiques avec une RT-PCR positive ou un test antigénique acté positif réalisée à l’occasion d’un dépistage ou d’une enquête autour d’un cas de Covid-19, «la durée de confinement recommandée est de 5 jours à partir du jour du prélèvement positif». «Lors de la reprise de travail, le port obligatoire d’un masque FFP2 est de rigueur pendant 3 jours au minimum», souligne le ministère de la Santé, précisant qu’en cas d’apparition de symptômes durant cet intervalle, «il y a lieu d’appliquer les recommandations des cas symptomatiques». Or, pour les formes symptomatiques bénignes ou modérées chez les cas confirmés ou chez les cas probables, «la durée de confinement recommandée est de 7 jours à partir du premier jour des symptômes».
«Lors de la reprise de travail, le port obligatoire d’un masque FFP2 est de rigueur pendant 3 jours au minimum», soutient la même source. Quant aux cas dits symptomatiques graves, la levée de confinement est subordonnée à l’évolution clinique et «ne pourra se faire qu’à partir de 21 jours depuis le début des symptômes». La reprise des activités professionnelles pour cette catégorie de cas Covid-19 «est assujettie à une décision médicale délivrée par le médecin de travail ou le médecin habilité», mais «le critère virologique (RT-PCR) n’est pas nécessaire pour la reprise de travail», conclut le ministère de la Santé dans son instruction de jeudi dernier.
Ce réaménagement opéré dans les conditions de confinement et de reprise du travail des cas Covid-19, toutes catégories confondues, laisse comprendre que le coût des congés-maladies devient de plus en plus pesant aussi bien pour les caisses d’assurance sociales que pour les entreprises. Il peut s’agir, certes, d’une actualisation tenant compte de la faible virulence du variant Omicron, mais figure en toile de fond la volonté de l’Etat d’éviter le naufrage de la trésorerie de la Cnas et de la Casnos sous les piles des congés maladies et des demandes de remboursement souvent coûteux aussi bien pour ces organismes de sécurité sociale que pour les ménages.
Selon des indiscrétions, les congés maladies pour cause de Covid-19, combinés à des milliers de demandes de remboursements, grèvent la trésorerie des organismes publics de sécurité sociale. Pour les entreprises, la problématique des congés maladies se pose autrement, tant il est vrai qu’ils entraînent une baisse de l’activité et de la productivité. Ces derniers mois, des entreprises ont alerté sur une hausse exponentielle des cas Covid-19 entraînant des arrêts maladies coûteux en termes de productivité et d’activité. Certains chefs d’entreprise disent ne plus se poser de question d’organisation, négociant directement l’organisation de travail les plus adaptés aux cas Covid-19, quitte à opter pour le télétravail en leur payant les droits en cas de congé maladie, assurés traditionnellement par la Cnas. Néanmoins, l’option du télétravail pendant les congés maladies n’est pas souvent envisageable pour les entreprises, notamment pour les salariés assurant des tâches manuelles sur les chaînes de production. Même lorsque l’option est envisageable, elle n’est pas obligatoire pour les salariés contaminés à la Covid-19.
C’est dire toute la difficulté pour les entreprises de faire face à la multiplication des cas de contamination à la Covid-19 et ce que ce casse-tête provoque en termes de désorganisation, de coûts et de temps. L’augmentation des arrêts maladies en raison de la diffusion plus rapide de l’Omicron est une vraie préoccupation pour les entreprises, dont plusieurs d’entre elles sont d’ores et déjà désorganisées. L’on comprend mieux tout le sens de l’actualisation par le ministère de la Santé des critères de confinement et de reprise des activités professionnelles pour les cas Covid-19.