Après avoir joué la prudence dans son traitement de l’offre de dialogue lancée par le président Abdelmadjid Tebboune lors de son investiture, le MSP a signé depuis hier son adhésion à ce processus dont les contours, le format et les partenaires ne sont pas dévoilés.

« Notre devoir est de donner au Président une chance entière pour réussir et c’est ce que nous souhaitons sincèrement parce que nous considérons que sa réussite est pour l’intérêt du pays et de tous les Algériens tant pour ceux qui ont participé aux élections que pour ceux qui ne l’ont pas fait, ceux qui ont voté pour lui et ceux qui ne l’ont pas fait », a affirmé Abderezak Makri lors d’une conférence de presse tenue au siège du parti.
Expliquant davantage la posture du parti,M. Makri dira que le MSP « accepte de participer au dialogue avec le gouvernement».
Il a relevé, par la même occasion, que le mouvement est prêt à s’inscrire dans la logique du dialogue compte tenu des dernières évolutions de la scène politique nationale, évoquant dans ce sens, le départ des « B », de l’ancien gouvernement.
Considérant que « les empêchements au dialogue ont disparu aujourd’hui », le président du MSP a fait savoir que le Mouvement « sera partie prenante du dialogue pour les réformes ».
Il fera savoir à cet effet l’activation au sein du MSP à partir de la fin de semaine des commissions qui avaient déjà entamé l’élaboration de propositions, dans ce qui peut s’apparenter à une mobilisation du parti pour un redéploiement sur la scène politique après avoir préféré boycotter l’élection présidentielle. « Nous annonçons que nous serons une partie d’un dialogue sincère et transparent si jamais cette démarche est lancée. Nous espérons aussi que des résultats soient réalisés et dans les plus brefs délais pour ce qui est des dossiers liés à la libération des détenus politiques et la suppression des pressions sur les médias », a-t-il ajouté.
Sur sa lancée, le chef du MSP n’a pas manqué de critiquer ceux qui « ont refusé l’offre de consensus » suggérée par le MSP avant l’élection présidentielle.
« Nous sommes partisans de la conciliation, et nous avons espéré que le consensus se fera dans le contexte électoral, mais ceux qui étaient au pouvoir assumeront leurs responsabilités de s’y opposés », a-t-il souligné.
En tout état de cause, le MSP ne compte pas rester en marge du processus de dialogue annoncé par les autorités depuis l’accession et l’investiture de M. Tebboune.
Les jours à venir nous diront certainement davantage sur la conception que se fait le parti islamiste du dialogue, lui qui a toujours plaidé cette option.
Par ailleurs, M. Makri a évoqué mais de façon évasive la question relative à la formation du gouvernement d’Abdelaziz Djerad dont la composante reste attendue par l’opinion publique et les observateurs.
Le conférencier s’est contenté de dire que sa formation politique n’a pas reçu d’offre dans ce sens.
Dans le volet économique, le chef du MSP a mis en évidence des signaux négatifs, estimant que le président Tebboune devra relever « des défis économiques majeurs », ce qui exige de luib « une approche économique globale qui implique tous les Algériens à travers un consensus national ».
Sur un autre registre, M. Makri n’a pas été tendre avec le Parlement où le MSP compte le plus grand nombre de députés après les deux partis de la défunte alliance présidentielle.
« Dépassé par le temps, le Parlement en place est incapable de s’adapter d’autant que sa légitimité est contestée », a-t-il jugé estimant que des « élections législatives anticipées sont nécessaires ». Interrogé sur les derniers développements de la situation en Libye, le président du MSP qui entretient des relations politiques très denses avec le parti islamistes du président turc considère que ces rebondissements « ont certainement un impact sur la sécurité nationale », mettant en exergue « le principe de la solution politique » défendue par le gouvernement algérien.