Entretien réalisé par INES DALI
Reporters : Après une longue attente, le cahier des charges de l’activité de concessionnaires d’importation de véhicules neufs sera publié d’ici une semaine. La question qui trotte dans la tête des Algériens, c’est de savoir quand les véhicules seront disponibles sur le marché ?
Mohamed Yaddadene :
Ce cahier des charges a effectivement mis du temps pour arriver, mais il aboutit la semaine prochaine et cela est une excellente nouvelle d’abord pour les opérateurs économiques qui investissent dans ce créneau. Mais la mise en application du cahier des charges va dépendre certainement d’un certain nombre de dispositions à prendre et qu’il faudra voir aboutir peut-être plus longuement. Car il faut savoir qu’il n’est pas facile de passer à l’acte d’importation du jour au lendemain.
En fait, la démarche est qu’un importateur doit d’abord être agréé s’il satisfait le cahier des charges et ses conditions, et ensuite signer un contrat avec la firme étrangère auprès de laquelle il voudra s’approvisionner en véhicules. Tout ceci va consommer un certain temps avant d’aboutir. Pour toutes ces raisons, les véhicules importés en Algérie ne pourront pas être sur le marché national avant la fin du premier trimestre de 2023.

Il a été demandé au gouvernement, lors du dernier Conseil des ministres, de faire la distinction entre l’activité des concessionnaires importateurs et celle des fabricants qui peuvent importer en attendant de mettre en place leurs projets de production. Cela pourrait-il vouloir dire que les conditions d’importations pourraient être différentes ?
C’est une mesure incitative qui va booster davantage les fabricants que de leur accorder le droit à l’import dans un premier temps en leur donnant, ainsi, une échéance pour passer au stade de la production proprement dite. Quant aux conditions d’importation des véhicules, je pense qu’elles devraient être les mêmes pour les concessionnaires et pour les producteurs. Maintenant, il y a une orientation en matière de production qui va être prise en considération pour les futurs producteurs. Ceci dit, on espère, également, que les autres importateurs finiront par comprendre un jour qu’il faudra passer au stade de la fabrication.

A une certaine échéance, l’Algérie prévoit d’exporter les véhicules importés mais tout en prenant garde à ce que ce ne soit pas fait au détriment du marché national, des besoins des citoyens et avec les fonds du Trésor public. C’est une sorte de balise de cette future activité…
Il est tout à fait normal de baliser cette activité si les opérateurs importent des véhicules avec des biens publics et qu’ils prévoient de les réexporter. Mais quand viendra le temps de l’exportation, il faudra connaître quelle sera la politique à l’export qui sera adoptée par chacun de ceux qui exerceront cette activité, sinon, dans le cas contraire, cela pourrait s’avérer problématique. C’est une question à laquelle il faudrait réfléchir plus longuement. Toutefois, pour celui qui voudra investir ses propres fonds dans ce créneau, il y aura éventuellement un traitement différent de la question dans les textes qui viendront encadrer l’activité. L’essentiel, c’est que le marché national soit satisfait, sans préjudice aucun pour aucune partie dont les biens publics (Trésor public, ndlr).