Un vibrant hommage a été rendu, hier, au doyen des pétroliers algériens Mohamed Brahimi. Ce dernier a été, en effet, honoré par une pléiade de personnalités politiques, d’ex-responsables du secteur des hydrocarbures et d’autres qui l’ont côtoyé tout au long de son riche parcours professionnel, sans compter des vétérans des forages qui, malgré leur âge avancé, ont tenu à ne pas rater cette commémoration au point où l’on comptait que quelques sièges de libres dans la salle de conférence du Centre d’études de recherches de I’internet et des sciences technologiques (CERIST), qui abritait cette commémoration. C’est d’ailleurs tout au mérite de Mohamed Brahimi, considéré dans le domaine des forages pétroliers et gaziers comme le «maître des derricks», selon les professionnels qui l’ont côtoyé. Pour Abdelmadjid Attar, ex-ministre de l’Energie et ancien P-DG de Sonatrach, qui présidait la cérémonie « Brahimi fait partie des dirigeants de la Sonatrach qui avaient à cœur leur entreprise et surtout leur pays. Et c’est donc tout à fait légitime de lui rendre honneur, ne serait-ce que pour témoigner que son expérience a été tout à la fois impressionnante et extraordinaire. C’est un exemple qu’il faut faire connaître à grande échelle aux générations futures ». Mais pour Attar, « l’un de ses grands mérites, car il en a plusieurs, c’est lui qui a permis d’assurer le suivi de l’activité des forages en exploitation après la décision de nationaliser les compagnies pétrolières françaises en 1971 ». Toujours dans ce même registre, Attar a tenu à rappeler que Mohamed Brahimi est à l’origine de la création de l’Institut algérien du pétrole qui, sous sa coupe, a formé des centaines de jeunes algériens dans les métiers de forage pétrolier (IAP) avec des niveaux de qualifications élevés au point d’être sollicité par de nombreuses compagnies de pétrole étrangères et aussi de hauts responsables de champs pétroliers dans de nombreux pays ». De son côté, le professeur Mostefa Khiati, président de l’association Forum, invité à prendre la parole, n’a pas tari d’éloges : « Le maître des derricks, ce sont surtout les performances qu’il a pu atteindre et sa grande disposition de former inlassablement de futurs ingénieurs dans les métiers du forage pétrolier qui m’ont encouragé de lui consacrer toute une biographie avec force détails. » Et où on apprend particulièrement que ce natif de la ville d’El Goléa, en 1939, a décroché à 17 ans son premier poste d’ouvrier de plancher, tout en s’instruisant en parallèle avec une grande soif d’apprendre, de se perfectionner dans son métier à partir de revues, de manuels et de notices spécialisés qu’il lisait chaque soir. Ce qui lui a permis d’obtenir le poste de second, puis celui de maître-sondeur de forage. « C’était le premier algérien, autodidacte de surcroît, à se hisser à un tel niveau », écrit l’auteur de la biographie. Lequel indique « l’irrésistible ascension de Brahimi ne pouvait s’expliquer que par son intelligence qui lui a ouvert les portes de la notoriété dans sa spécialité. Ainsi et avec sa soif de curiosité, il est devenu très vite l’un des techniciens les plus doués à l’époque. La preuve, « il fut détaché auprès de la célèbre équipe américaine d’intervention sur site de Red Adair entre 1961 et 1962 avec pour mission de maîtriser la grande éruption de l’époque à Gassi Touil, appelée le briquet du diable », est-il mentionné dans la biographie. Notons également que Brahimi compte à son actif l’extinction de 20 grandes éruptions sur des champs d’extraction pétroliers à travers le monde. C’est pour dire le niveau exceptionnel d’expérience de cet expert et surtout la capacité de trouver une solution aux problèmes épineux qui interviennent sur les forages.
Notons par ailleurs que des témoignages poignants agrémentés d’anecdotes sur la personne de Mohamed Brahimi ont été relatés tour à tour par les deux ex-Premiers ministres Ahmed Benbitour et Sid-Ahmed Ghozali et non moins ancien patron de la Sonatrach ainsi que Mohamed Laouacine. Et sans omettre de citer dans la foulée l’expert en énergie Mourad Preure et d’autres qui ont occupé des postes de ministres dans différents gouvernements de l’époque.