Par Feriel Nourine
Du changement aux commandes du bureau du Conseil de l’ordre des avocats d’Alger. Après quatre mandats à la tête de cet organisme, entamés en 2009, le bâtonnier Abdelmadjid Sellini quitte ce poste, alors que le Barreau d’Alger, paralysé par une crise profonde, a dû attendre de nombreux mois pour organiser le renouvellement des membres de son conseil.
Me Mohamed Baghdadi, successeur de Me Sellini, connaît assurément un bon bout du chemin qui l’attend dans une mission consistant, avant tout, en la réhabilitation de la profession d’avocat, confrontée à diverses embûches qui, dans bien des situations, impacte négativement les citoyens face à des affaires de justice. Un projet que ne manque d’ailleurs pas de signaler le nouveau bâtonnier en prônant la poursuite des acquis réalisés déjà par le même bureau ces dernières années, mais en appelant aussi à s’inscrire en droite ligne avec les profondes mutations que connaît le pays.
Le Barreau d’Alger accueille ce changement de bâtonnier dans une étape où la série de procès intentés contre d’ex-chefs d’entreprise privée, de responsables politiques ou encore de dirigeants d’entreprise publique se poursuivent, animant sans rupture les salles d’audiences des tribunaux et des cours de justice.
Parmi les derniers verdicts rendus dans ces affaires de corruption, qui ont commencé à éclater en 2019, celui qui concerne le procès de l’ex-patron du journal Ennahar, Anis Rahmani, et l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout, condamnés à de lourdes peines de prison.
L’affaire, traitée par le tribunal de Sidi M’hamed, n’est pas la première du genre depuis trois années. Elle n’est pas non plus la dernière. Et les jours qui viennent annoncent d’ores et déjà le passage devant les juges de responsables d’entreprise publique dont certains viennent tout juste de faire l’objet de mise en détention provisoire pour mauvaise gestion.
Du pain sur la planche pour leurs défenseurs.