Par Bouzid Chalabi
Cela fait déjà près de huit jours qu’il a été décidé une baisse considérable des prix, près de 50%, sur les pâtes alimentaires toutes variétés confondues et le couscous, mais, jusqu’ici sur le terrain, seule une marque a mis à exécution cette décision. Du coup, une question s’impose : que font les autres producteurs de pâtes ? Pour l’heure, et face à cette situation, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, lors d’une réunion de coordination, mercredi dernier, au siège du ministère avec l’ensemble des producteurs de pâtes alimentaire et couscous, a appelé les producteurs à approvisionner le marché régulièrement et à des prix raisonnables.
A cette même occasion, des orientations ont été données aux producteurs pour qu’ils assurent une offre en quantité de ces denrées alimentaires de large consommation, rapporte un communiqué du département de Kamel Rezig rendu public jeudi dernier. Ce qui conforte, à travers cette réunion de coordination, l’hypothèse du producteur qui affiche de la réticence à se mettre au diapason avec la nouvelle mesure de baisse de prix à la consommation sur l’ensemble des produits dérivés du blé dur. Or, les producteurs ont été approvisionnés en blé dur à des prix soutenus par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), leur fournisseur exclusif, sur instruction du chef de l’Etat. Pourquoi n’ont-ils pas procédé dans l’immédiat à une revue à la baisse des pâtes et du couscous ? Une question qui mérite réponse.
Toujours dans ce même ordre d’idées, il y lieu de rappeler que les producteurs de pâtes et de couscous, à l’annonce qu’ils allaient bénéficier de blé dur subventionné, se sont engagés à réviser leur prix à la baisse, comme l’a fait savoir Ali Zoubar, directeur central au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, repris par l’APS le 13 février 2022.
A propos de blé dur subventionné, il convient de préciser que suite aux augmentations sans précédent des cours mondiaux sur les blés primaires, atteignant la barre des 800 dollars la tonne, avec en sus les charges relatives au fret, l’OAIC cédait le quintal de blé dur à environ 13 000 DA. Et comme les transformateurs n’ont pas droit à la matière première subventionnée, en raison de deux textes de loi, ce qui les a poussés à multiplier par trois, voire quatre, leur prix sorti de leur chaîne de production. Par voie de conséquence, cela induit des hausses et chez les grossistes et chez les détaillants, mettant ainsi à rude épreuve les consommateurs.
Dans un souci de sauvegarder le pouvoir d’achat des citoyens, le chef de l’Etat a décidé de geler les deux textes de lois, le 30 novembre 2021, et de pouvoir ainsi céder le blé destiné aux producteurs à 2 280 DA le quintal, soit un différentiel entre le prix importé et celui cédé localement de près de 10 000 DA sur le quintal destiné à la production de pâtes et de couscous dans le but de maintenir les prix de ces produits de large consommation à des niveaux accessibles aux petites bourses.
Une accessibilité qui, en somme, tarde à se généraliser au grand détriment de la population, impatiente de s‘approvisionner en couscous et pâtes à des prix raisonnables. Il reste à souhaiter que d’ici à quelques jours toutes les marques de dérivés du blé dur appliquent la baisse de leur prix. C’est du moins ce qu’espèrent tous les consommateurs dont le pouvoir d’achat s’est érodé. n