La Coalition nationale des syndicats de la santé (CNSS), regroupant huit syndicats des différents corps de santé publique, a annoncé, hier, qu’elle reste ouverte au dialogue et à la concertation pour trouver des solutions concrètes aux revendications socioprofessionnelles des travailleurs de la santé loin des slogans et des effets d’annonce.
Par Sihem Bounabi
Il est à noter que dans un contexte marqué par un bouillonnement dans le secteur de la santé, dans un geste d’apaisement, le ministre de la Santé avait souligné, dimanche dernier, lors d’une réunion avec les directeurs de la Santé de wilaya, «l’importance de l’écoute des préoccupations et des propositions du partenaire social et leur prise en considération afin de renforcer et promouvoir le dialogue».
Dr Abdelhamid Salah Laouar, coordinateur de la Coalition nationale des syndicats de la santé (CNSS), regroupant huit syndicats des différents corps de santé publique, également président du Syndicat national des médecins généralistes de santé publique (SNMGSP), a toutefois précisé, hier, «jusqu’à présent, nous n’avons rien reçu en termes d’invitation pour dialoguer sur les préoccupations des professionnels de la santé». Il rappelle que dans un communiqué de la CNSS, diffusé jeudi dernier, il était souligné qu’«une nouvelle demande d’audience a été déposée en date du 18 février 2022, demande qui est restée sans suite à ce jour. Ce que nous considérons comme une rupture unilatérale du dialogue de la part du ministère de la Santé».
Dr Abdelhamid Salah Laouar tient à préciser : «Nous n’avons pas rejeté le dialogue avec le ministère de la santé, bien au contraire, nous sommes demandeurs de dialogue.» Il souligne ainsi : «Si on est réellement considéré comme des partenaires sociaux et des éléments qui peuvent apporter un plus au secteur de la santé, et qui sont là avec leur capital expérience pour justement mettre en place les décisions à même d’améliorer les conditions socioéconomiques et professionnels des travailleurs de la santé que nous représentons, nous sommes d’accord pour le faire». Il explique cette démarche des huit syndicats de la santé, en affirmant : «Nous croyons que le dialogue et la consultation sont des moyens qui permettent d’apaiser le front social et d’apporter des solutions.»
Dr Abdelhamid Salah Laouar lance, dans ce sillage, un appel pour la mise en place d’outils efficients pour résoudre les problèmes, précisant qu’«il ne faut pas que cela reste au stade de slogan et que nos préoccupations ne soient pas suivies d’effet et de résolutions concrètes». Il rappelle que jusqu’à présent, il n’y a pas eu de retour concret du ministère de la Santé malgré une demande d’audience, lancée le 18 février dernier. «On veut discuter avec le ministre en tant que syndicats de la santé regroupés au sein de la coalition pour, justement, trouver des solutions aux préoccupations socioprofessionnelles, mais également réclamer que les engagements qu’a pris le ministre de la Santé soient respectés», a-t-il affirmé.
Pour rappel, dans un communiqué publié jeudi dernier, il précise que le bureau exécutif de la Coalition nationale des syndicats de la santé (CNSS) s’est réuni pour faire le point sur l’évolution de la situation depuis la journée protestation, observée dans l’ensemble des établissements sanitaires à travers le territoire national, en date du 7 décembre 2021. Suite à cette journée, le ministre de la Santé, qui avait reçu les représentants de la coalition, s’était engagé à la prise en charge de tout ce qui est relatif à la Covid-19 et faire le point dans un délai d’un mois, ainsi que d’apporter, durant le même délai d’un mois, les clarifications nécessaires du gouvernement concernant le dossier des statuts particuliers, du régime indemnitaire et du point indiciaire et la révision de la composante et des prérogatives de la commission centrale chargée des relations avec les partenaires sociaux.
Mais, jusqu’à présent, rien n’a bougé concrètement. De plus, la coalition des syndicats de la santé a souligné, dans le communiqué, avoir été surprise de prendre connaissance par voie de presse, à travers le communiqué du ministère de la Santé, annonçant un certain nombre de mesures au profit des personnels du secteur. La CNSS considère ainsi que «les mesures annoncées n’apportent rien de nouveau ni de concret dans la prise en charge des revendications légitimes et les préoccupations socioprofessionnelles de nos adhérents».
Malgré ce contexte contradictoire, le coordinateur de la CNSS réitère la volonté de dialogue de la coalition, en déclarant qu’«elle est disposée chaque fois que cela est demandé d’apporter des propositions concrètes pour apaiser et avancer». Soulignant toutefois que «le ministre de la Santé ne pourrait jamais mettre en place quoi que ce soit sans la participation effective et active des professionnels de la santé».
Finalement, Dr Abdelhamid Salah Laouar résume la démarche de la CNSS en affirmant : «On est pour un dialogue sincère, franc et constructif, à même d’apporter des réponses concrètes à nos adhérents et, par voie de conséquence, le front social sera apaisé et les conditions de travail seront normalisées.» n