Par Bouzid Chalabi
Alors que les prévisions de Météo Algérie avançaient à la mi-septembre des pics de chaleur jusqu’à la première quinzaine d’octobre, aujourd’hui, le constat est là, ce n’est toujours pas la fin de l’été. Cette année pourrait donc être historique en termes de pic de chaleur. Est-ce les prémices d’une sécheresse que pourrait connaître le pays dans les mois à venir ?
Rappelons que le pays a connu lors de la période estivale qui vient de s’achever des vagues de chaleur et des pics caniculaires importants en intensité et en durée. Pas seulement puisque ces dernières se sont poursuivies par intermittence à ce jour. Et pour preuve, celle enregistrée hier affectant tout le nord du pays est prévue jusqu’à demain lundi 24 octobre, prévoit Météo Algérie.
Mais ce qui inquiète le plus les observateurs, « c’est l’association de ces températures élevées au déficit des précipitations ». Ils estiment que « les prévisions s’annoncent sombres et par voie de conséquence il faudra se préparer à une situation très difficile », s’accordent-ils à dire. Selon des universitaires, « le prolongement de périodes de pic de chaleur non entrecoupées d’épisodes pluviométriques, à savoir les orages d’automne, peut se transformer en situation de sécheresse avec toutes les conséquences que cela induit comme baisse criante du niveau des nappes phréatiques, sources d’approvisionnement en eau potable des populations rurales, et de ne plus pouvoir assurer l’irrigation des périmètres agricoles à partir de barrages ayant atteint la cote d’alerte, leur volume d’eau restant destiné en priorité aux besoins en alimentation en eau potable des villes et contrées avoisinantes. » Certes de violents orages d’automne ont été enregistrés ces dernières semaines, mais leur manifestation très clairsemée a fait plus de mal que de bien compte tenu des dégâts causés.
Ainsi donc, l’association de ces deux facteurs, à savoir un déficit de précipitation prolongé dans le temps et des pics de chaleur importants en intensité et en durée, peut provoquer une diminution du ruissellement des cours d’eau et de l’humidité des sols et un renouvellement insuffisant des aquifères. Autrement dit, la diminution des apports aux barrages et lacs va engendrer la diminution des stocks d’eau dans les réservoirs naturels (lacs) et artificiels (barrages) et perturber la distribution de l’eau vers les agglomérations et périmètres irrigués. En somme, le déficit en eau engendré par les deux facteurs et l’augmentation de la demande agricole et en AEP/AE vont provoquer des pressions plus grandes sur l’exploitation des nappes renouvelables ou pas (fossiles).
La stratégie adoptée pour pallier le déficit de l’offre en eau potable réside dans la multiplication du nombre de stations de dessalement de l’eau avec pour objectif d’assurer les besoins en eau potable de l’ensemble des villes et centres urbains implantés sur la frange nord du pays afin que les eaux conventionnelles soient destinés, d’une part, aux villes de l’intérieur du pays et des populations des zones enclavées, et d’autre part, aux besoins du secteur agricole. En définitive, les températures élevées qui sévissent actuellement et cela bien après la fin de l’été deviennent de plus en plus des sources d’inquiétude pour les citoyens et particulièrement les agriculteurs. Mais toujours est-il, de l’avis des spécialistes, il est encore trop tôt pour déclarer le cas de sécheresse en Algérie. On sera fixé dans quelques semaines. n