Les mesures de prévention contre l’avancée du coronavirus dans les espaces publics tendent à se succéder à mesure que les citoyens et les autorités prennent plus que jamais conscience de la gravité de la situation, induite par la propagation de la pandémie qui a imposé auparavant la fermeture des écoles et des universités et la suspension des compétitions sportives.
Après donc la fermeture de certaines grandes surfaces à Alger et dans le chef-lieu de la wilaya de Blida, foyer principal de la pandémie, des mesures similaires viennent d’être prises à travers l’ensemble du territoire national. L’Assemblée populaire communale de Koléa, wilaya de Tipasa, limitrophe de la ville des Roses, a pris la décision de suspendre le marché de véhicules qui drainait un nombre important de personnes entre vendeurs, acheteurs et simples curieux. Une décision identique a été prise par les services de la wilaya d’El-Tarf où plusieurs activités commerciales ont été suspendues provisoirement par arrêté annonçant l’entrée en vigueur de cette mesure préventive du lundi 16 mars au 5 avril prochain. Les salles des fêtes, les marchés à bestiaux de Bouhadjar, Dréan, Aïn Assel et El Tarf ainsi que le parc animalier de Brabtia (El Kala), les bains maures, les aires de détente et de loisirs, de divertissements et des salons périodiques sont concernées. L’arrêté de wilaya précise que dans le cas de non-application de cette mesure de prévention, les commerçants contrevenants feront l’objet de poursuites judiciaires en vigueur pour ce type de dépassements.
Dans la wilaya de Guelma, ce sont les complexes thermaux de Hammam Debagh et Hammam Ouled Ali qui ont fermé leurs portes aux curistes dans le cadre des mesures de prévention contre le coronavirus. Dans la capitale de l’Est, Constantine, ce sont 58 salles des fêtes dans des différentes communes fermées dans le cadre des mesures préventives prises par le ministère du Commerce, visant à prévenir la propagation de cette pandémie.
S’exprimant sur l’impérative ou pas de procéder à la fermeture des marchés hebdomadaires, le ministère du Commerce a indiqué, par la voix de son chargé de communication, Samir Meftah, que cela relevait de l’appréciation des walis en tenant compte de l’évolution de la situation sanitaire dans chaque wilaya. « Les services du commerce seront chargés de l’exécution des décisions émanant des walis de la République en ce qui concerne les marchés hebdomadaires et de proximité dont la fermeture reste à leur estimation », a expliqué M. Meftah. Ce dernier a affirmé qu’« aucune décision n’a été prise vis-à-vis des marchés de gros dont les portes resteront ouvertes », soulignant que les commerçants sont tenus de respecter les mesures d’hygiène. Il a affirmé, en outre, que les dispositions à prendre restaient à l’estimation des walis selon la situation de chaque wilaya et ce, en coordination avec les services de sécurité et de santé et les cellules de veille mises en place au niveau local.
Lundi, le marché hebdomadaire de la commune de Aïn Sefra (Naâma) avait été fermé provisoirement dans le cadre des mesures de prévention contre la propagation du Coronavirus, selon président de l’APC, Kandoussi Belkacem. Aussi, le marché hebdomadaire de la commune d’El Hadaik (sud de Skikda) sera fermé à partir de samedi prochain, a annoncé le président de l’APC, Mohamed Salah Ghamit ainsi que le marché hebdomadaire de Tamalous (Skikda) depuis samedi dernier.
A rappeler que le ministre du Commerce Kamel Rezig a ordonné, lundi, la fermeture des espaces de loisirs au centre commercial Ardis à Alger donnant des orientations aux travailleurs pour prendre toutes les mesures préventives. Par ailleurs, l’Entreprise des centres commerciaux algériens a annoncé lundi la fermeture du centre commercial Bab Ezzouar à Alger à partir de lundi soir jusqu’à nouvel ordre, ainsi que le Centre commercial El Senia relevant de l’entreprise dans la capitale de l’Ouest. Le ministre du Commerce a fait état, en outre, d’une possible intervention de l’Etat pour « plafonner » les prix dont le flux inhabituel enregistré ces derniers jours risque de provoquer une hausse de la mercuriale. « En dépit de la liberté des prix, les services du ministère du Commerce peuvent intervenir dans des cas exceptionnels et ce en application de l’article 5 de la loi 03-03 du 19 juillet 2003 relative à la concurrence, qui donne aux autorités publiques le droit d’intervenir pour plafonner les prix et déterminer les marges de bénéficie en cas de nécessité absolue », a affirmé le ministre.
Le ministre n’a manqué l’occasion d’appeler les citoyens à « rationnaliser leur consommation et à ne pas se ruer sur les marchés, car
cela peut conduire à la hausse des prix », réaffirmant que « toutes les marchandises et les produits de large consommation sont disponibles sur les marchés et les espaces commerciaux ».<