Les cours du brut algérien le Sahara Blend ont perdu près de sept dollars en 2019. Les raisons ? Le ralentissement de la demande sur les marchés internationaux sous l’effet notamment de la guerre commerciale. L’apaisement des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis et le renforcement des quotas de production de l’Opep et de ses alliés semblent avoir eu de l’effet sur l’évolution des cours fin décembre 2019. Les tensions au Moyen-Orient, notamment avec les pressions américaines contre l’Iran, ont également contribué à donner de la vigueur au prix début 2020. Alors que l’on attendait un embrasement des cours, les tendances haussières se sont aussitôt affaiblies suite à la volonté de désescalade affichée par les différentes parties. Reste que cette baisse est tout sauf une bonne nouvelle pour l’Algérie, qui espère un rééquilibrage du marché et une remontée des prix afin de garantir ses recettes en devises. Mais la compensation ne saurait venir de la production, puisque l’Algérie est, d’un côté, tenue de respecter ses engagements avec l’Opep, et de l’autre, voit sa production s’embourber dans les tendances baissières, lesquelles ont été amorcées il y a maintenant une dizaine d’années. C’est surtout un énième mauvais signe qui rappelle une situation inconfortable. Celle d’une corrélation devenue lourde. Mais à toute chose malheur est bon, cette tendance dans le mauvais sens remet surtout sur le tapis la nécessité de dépasser cette dépendance aux hydrocarbures. Une dépendance qui maintient une menace permanente sur l’économie nationale. Il devient, aujourd’hui, évident que le rapport de compagnonnage avec les cours des marchés pétroliers, qui échappent complètement à une quelconque stratégie locale, hypothèquent le destin national. Il est évident que l’Algérie a trop indexé son avenir économique aux hydrocarbures, dont le prix reste tributaire d’éléments volatiles. Une malédiction dont il faudrait vite s’extirper pour sauver l’avenir
du pays.