Les cours des principales matières premières ont grimpé vendredi, le nickel s’échangeant à plus de 40.00 dollars/tonne sur le LME. «Les fluctuations brutales des prix (…) poussent de nombreux investisseurs à se retirer des marchés des matières premières, ce qui, en retour, réduit la liquidité et a pour effet d’accroître la volatilité des prix», explique Ipek Ozkardeskaya, analyste pour la banque Swissquote. «Le nickel est clairement devenu le visage de cette volatilité délirante», poursuit-elle, puisque le prix du «métal du diable» a bondi de 15% jusqu’à sa limite supérieure pour le deuxième jour consécutif jeudi. Depuis l’envolée folle des cours le 8 mars dernier jusqu’à plus de 100.000 dollars la tonne -transactions annulées depuis par le LME- puis plus d’une semaine d’interruption du commerce du nickel, la Bourse des métaux de Londres tente de contenir la volatilité du métal. Le London Metal Exchange a en effet imposé des limites de mouvement de prix, d’abord de plus ou moins 5%, en augmentant progressivement jusqu’à 15%. Les investisseurs fuyaient le marché, faisant plonger les prix du nickel à sa limite basse en quelques secondes à chaque ouverture de séance. Le prix de l’or a augmenté sur la semaine, dopé par l’incertitude qui plane sur les marchés avec le conflit en Ukraine et pousse les investisseurs vers la valeur refuge. «Le métal jaune va rester soutenu vu l’inflation élevée et l’incertitude écrasante. Mais ça ne veut pas forcément dire que nous nous dirigeons vers les plus hauts historiques, qui sont 5% plus haut», résume Craig Erlam, analyste chez Oanda. «Les gains de l’or sont pour l’instant limités par la politique agressive de hausse des taux de la Fed», la Réserve fédérale américaine, juge Han Tan, analyste chez FXTM. La perspective de taux plus élevés rend les obligations d’Etat, également une valeur refuge, plus attractives, et pèse sur l’intérêt des investisseurs pour l’or, qui ne verse aucun rendement. Vers 16H30 GMT (17H30 à Paris), l’once d’or s’échangeait pour 1.956,15 dollars, contre 1.921,62 dollars une semaine plus tôt en fin d’échanges. Les cours du sucre ont grimpé sur la semaine, atteignant même un record depuis six ans (à vérifier QW1) à Londres, entre offre limitée au Brésil et forte demande en Russie. «Ces marchés sont une fois encore influencés par le cours du pétrole», commente Jack Scoville, analyste chez Price Group. La crise en Ukraine a dopé les cours de l’or noir avec la crainte de voir les sanctions économiques diminuer l’offre russe. Conséquence, au Brésil, premier producteur de canne au monde, les fermiers préfèrent transformer leur récolte en éthanol pour profiter du coût élevé de l’énergie, réduisant la quantité de sucre disponible sur le marché. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mai prochain valait 19,63 cents, contre 18,93 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison le même mois valait 562,50 dollars contre 536,10 dollars le vendredi précédent à la clôture.