Par Feriel Nourine
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ne semble pas près d’abandonner la démarche prudentielle qu’elle partage avec ses partenaires de l’alliance Opep+ dans le cadre du suivi du marché et de son approvisionnement.
Dans cet ordre d’idées, les prévisions réduisant l’impact du variant Omicron de la Covid-19 sur la demande mondiale de brut ne suffisent pas pour faire changer les prévisions du Cartel pour cette demande.
En effet, alors que les investisseurs sont en train de tabler sur un impact moindre du nouveau variant sur le marché pétrolier et que les prix sont repartis à la hausse depuis déjà plusieurs jours, l’Opep table toujours sur les mêmes taux de croissance de la demande mondiale d’or noir pour 2021 et 2022.
Dans son dernier rapport mensuel, publié hier, l’organisation évoque une nouvelle fois «l’incertitude» qui entoure le marché dans une conjoncture où la pandémie continue à faire des siennes et fait encore peser le risque d’un repli de la demande. «La reprise attendue en 2021 a été entourée de difficultés, dont certaines devraient continuer l’année prochaine», relève, en ce sens, l’Opep, avant de souligner que «l’équilibre attendu du marché continue d’être déterminé par l’évolution de la pandémie de la Covid-19, un facteur clef d’incertitude».
Les prévisions pour la demande mondiale ont cependant été confirmées à ce stade. Pour cette année, l’Opep estime ainsi toujours que le rebond de la demande de brut devrait atteindre 5,7 millions de barils par jour (mb/j) pour atteindre une demande mondiale totale de 96,6 mb/j. Toutefois, dans le détail, les chiffres ont été revus en hausse pour le premier semestre et en baisse pour les deux derniers trimestres, fait savoir la même source. Dans le cas des trois derniers mois de l’année, l’ajustement reflète «principalement les mesures d’endiguement en Europe et l’impact potentiel du nouveau variant Omicron», explique l’Opep.
Pour l’année prochaine, le cartel prévoit une demande en hausse de 4,2 mb/j. Une prévision que l’organisation justifie par l’impact du nouveau variant Omicron qui «devrait être modéré et de court terme, le monde devenant mieux armé pour faire face à la Covid-19 et aux difficultés qu’elle cause», écrivent les auteurs du rapport. Lequel intervient alors que les pays de l’Opep et leurs partenaires de l’alliance ont décidé, il y a deux semaines, de poursuivre leur politique d’augmentation graduelle de la production.
En plus de la situation sanitaire qu’elle considère toujours comme étant une source d’«incertitude pour le marché», l’Opep et ses alliés suivent l’évolution du marché en ayant l’oreille attentivement branchée vers la capitale autrichienne, Vienne, où se poursuivent les négociations sur le dossier du nucléaire iranien, sur fond d’un possible retour de la production iranienne dans l’offre mondiale, avec tout ce que suppose pareil scénario en volumes supplémentaires sur le marché. En attendant, le marché gagne de plus en plus de séances haussières. Hier, l’Inter Continental Exchange (Londres) et le New York Mercantile Exchange entamaient une nouvelle semaine en soignant leurs gains affichés à la séance de clôture de vendredi. A la mi-journée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 75,27 dollars, en hausse de 0,16%, alors que le West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de janvier s’échangeait à 71,75 dollars, gagnant 0,11%.
Ainsi, les cours du brut s’inscrivaient hier dans la même tendance de la semaine dernière lorsqu’ils avaient grimpé de 8%, réalisant leur meilleure performance hebdomadaire depuis la fin du mois d’août.