Une baisse de l’offre du poulet vivant sur les marchés de l’abattage est prévue à partir de février-mars 2021. Une prévision qui nous vient de l’Institut technique des élevages (ITELV), qui n’écarte pas une possible baisse de la production provoquée par la cherté de l’aliment spécifique à l’élevage avicole. Ce qui devrait engendrer une baisse de l’offre par rapport à la demande du poulet de chair sur le marché de la consommation. Conséquemment, une hausse des prix au détail. «Une hausse de l’ordre de 20 à 25 %, voire 30 %, au niveau de certaines régions du pays par rapport aux prix pratiqués au mois de décembre 2020 est probable», avance l’ITELV dans sa note de conjoncture, rendue publique tout récemment.
Concernant la cherté de l’aliment composé essentiellement de maïs et de tourteaux de soja, il est fait mention d’une hausse des prix de l’ordre de 20 à 25 % par rapport au mois de décembre 2020. Toujours dans ce même ordre d’idée, il est mentionné dans le rapport que la conjoncture actuelle de hausse des prix de l’aliment n’incite pas les petits éleveurs à mettre en place des bandes de poulets dans leurs batteries d’élevage, faute de disposer du financement nécessaire, «la plupart faisant face à des problèmes financiers au point de se retrouver avec des créances impayées».
Pour rester dans ce contexte de hausse des prix de l’aliment, le PDG de l’Office national de l’aliment du bétail et de la nutrition avicole (ONABNA) Mohamed Betraoui conforte l’approche de l’ITELV. Lors de son passage, hier, sur les ondes de la Radio nationale chaîne I, il a, en effet, souligné que les prix du maïs et du tourteau extrait du soja, qui représentent 80% de la composition des aliments pour volailles, ont considérablement augmenté en moins de six mois. «Le prix du maïs sur le marché mondial, en juin 2020, était d’environ 265 dollars la tonne, dépassant les 270 dollars à la mi-janvier courant. De même pour le tourteau de soja, dont le prix en juin était de 350 dollars/tonne, et de passer ces jours-ci à 590 dollars la tonne», il a précisé que cette hausse des prix de l’aliment résulte de facteurs internationaux, à savoir principalement la crise sanitaire mondiale et ses effets sur l’économie». Le PDG reconnaît que cette tendance à la hausse des cours du maïs et du soja sur les marchés mondiaux depuis quelque mois «a freiné notre programme d’importation de ces deux aliments en la matière, créant une légère perturbation sur le marché de la nutrition avicole locale». Et de rassurer les aviculteurs : «Le déficit en aliments n’est que conjoncturel, dans les prochaines semaines des quantités suffisantes seront mises en vente aux éleveurs de poulet de chair.» Sur ce dernier point, l’ITELV note que, malgré la hausse des prix des aliments, il est attendu une poursuite de l’activité de l’élevage durant les mois de février-mars 2021. «Le manque de matière première (maïs-tourteau de soja) et l’instabilité actuelle des prix des aliments ne vont pas décourager les petits éleveurs car la situation n’est que conjoncturelle», soutient-il.
Notons que l’Algérie importe plus de 5 millions de tonnes d’extraits de maïs et de soja et, afin de réduire la facture d’importation de plus de 1,2 milliard de dollars, un certain nombre de mesures ont été prises pour assurer l’indépendance dans la production d’aliments pour volailles. «Après l’essai réussi de la production de maïs sur 79 hectares à Adrar, en 2019, 8 900 hectares ont été programmés cette année», a confié le Directeur général de l’ONABNA.
Le responsable s’est aussi prononcé sur la consommation locale de la viande blanche. Selon ce dernier, la consommation moyenne mensuelle de ce produit avoisine les 50 000 tonnes. Sur ce dernier point, il a précisé que le niveau de consommation local par habitant et par an est de 15 kilogrammes alors que le standard de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se situe à 18 kg. Au registre de l’offre locale et du prix au détail de la viande blanche, l’invité de la radio a indiqué que «la production nationale de viande blanche dépasse la demande locale de consommation et le prix moyen au kilogramme du poulet de chair tourne autour de 260 DA». <