La mission des Nations unies (Minusma) au Mali a condamné hier une attaque de jihadistes qui a fait près d’une trentaine de morts parmi les soldats maliens vendredi matin à Mondoro dans le centre du pays. El-Ghassim Wane, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le Mali (RSSG), chef de la Minusma a condamné «fermement» cette attaque et présenté ses «condoléances les plus attristées aux autorités de la Transition, au peuple malien ainsi qu’aux familles et proches des soldats maliens tombés». Le chef de la mission onusienne «réitère l’engagement indéfectible de la Minusma aux côtés des Maliens dans leur quête légitime de paix et de stabilité». L’attaque qui s’est déroulée vendredi matin a fait 27 morts et 33 blessés, selon un communiqué officiel de l’armée malienne. En outre, selon l’armée, 47 assaillants ont été «neutralisés» dans la matinée et 23 autres l’ont été à la suite d’un «ratissage sur les sanctuaires terroristes». Un deuil national de trois jours à compter de samedi a été décrété par le gouvernement malien. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière rapportée contre les forces maliennes depuis plusieurs mois. Elle s’est déroulée vendredi matin vers 05H30 GMT, au camp de Mondoro dans le centre du Mali, faisant également fait 33 blessés, dont 21 graves, et sept «portés disparus» parmi les soldats. Selon l’armée, 47 assaillants ont été «neutralisés» dans la matinée et 23 autres l’ont été à la suite d’un «ratissage sur les sanctuaires terroristes». Cette attaque survient en pleine reconfiguration militaire. Au cours des derniers mois sont arrivés au Mali de nombreux renforts présentés par les autorités maliennes comme des instructeurs russes et par les Occidentaux comme des mercenaires. La France et ses alliés européens au sein du regroupement de forces spéciales Takuba viennent, eux, d’annoncer leur retrait militaire du Mali. Sur fond de vives tensions diplomatiques entre les autorités militaires de transition et certains des partenaires du Mali, au premier rang desquels la France, l’armée malienne ne cesse depuis des semaines de proclamer les succès contre les jihadistes. L’armée malienne revendique la mort de dizaines de jihadistes ces derniers mois. Un communiqué publié cette semaine assurait que «la peur (avait) changé de camp, l’ennemi est en fuite vers les frontières ou en dissimulation dans la population». Le camp de Mondoro, proche de la frontière avec le Burkina Faso, a été à plusieurs reprises par le passé la cible d’attaques de groupes jihadistes qui opèrent dans la zone depuis plusieurs années. Les habitants dénoncent une situation de blocus imposé par les jihadistes, malgré la présence de l’armée. Une opération contre le camp et celui de Boulkessi, proche, avait fait une cinquantaine de morts parmi les soldats en septembre 2019. Depuis 2019, le village de Mondoro est isolé et les télécommunications sont des plus aléatoires. Le camp se trouve dans l’un des principaux foyers de la violence qui, partie du nord du Mali avec des insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012, s’est étendue au centre et au Burkina et au Niger voisins. La propagation jihadiste, sous affiliation d’Al-Qaïda ou de l’organisation Etat islamique, commence à toucher plus au sud, la Côte d’Ivoire ou le Bénin par exemple, menaçant de gagner le Golfe de Guinée. n