Deux Casques bleus de la mission des Nations unies (Minusma) au Mali et deux soldats maliens ont été tués lundi matin, dans deux incidents distincts au Mali, ont annoncé l’ONU et l’armée malienne.

«Ce matin, un convoi logistique de la (Minusma) a heurté un engin explosif improvisé au nord de Mopti (centre). Selon un premier bilan, l’explosion a causé la mort de deux Casques bleus, quatre autres ont été blessés», a écrit dans un tweet le porte-parole de la Minusma Olivier Salgado. La nationalité des victimes n’avait pas été précisée par l’ONU lundi à la mi-journée. Mais selon une source sécuritaire, il s’agirait de soldats égyptiens. Le chef de la Minusma El-Ghassim Wane a «condamné vigoureusement cette attaque», dans un communiqué lundi, appelant les «autorités maliennes à ne ménager aucun effort pour identifier les auteurs de ces attaques». Par ailleurs, les Forces armées maliennes (Fama) ont annoncé la mort de deux de leurs soldats lors de combats dans la région de Gao (nord du pays). Les Fama annoncent y avoir «repoussé une attaque des Groupes Armés Terroristes (GAT)». L’opération était toujours en cours lundi à la mi-journée et l’armée malienne a affirmé dans un tweet que neuf morts avaient été enregistrés «côté assaillants». Ces incidents interviennent au moment où le retrait de la France et de ses partenaires européens du Mali, annoncé en février, conduit la force de l’ONU à étudier l’impact de ce désengagement. Jeudi, Stockholm avait ainsi annoncé que la participation suédoise à la force onusienne s’achèvera un an plus tôt que prévu, en 2023 au lieu de 2024. Avec ses quelque 13.000 soldats, la Minusma, créée en 2013 pour soutenir le processus politique malien, est la mission de maintien de paix la plus meurtrière de l’ONU. Au total, 171 Casques bleus de la Minusma sont morts dans des actes hostiles, selon la mission. De son côté, l’armée française a annoncé lundi avoir tué fin février dans le nord du Mali un haut cadre algérien du groupe jihadiste d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), dont il était le «coordinateur financier et logistique». «Dans la nuit du 25 au 26 février, la force (antijihadiste française) Barkhane a conduit une opération visant un haut cadre historique d’AQMI à environ 100 km au nord de Tombouctou, au Mali. Cette opération a conduit à la neutralisation du jihadiste Yahia Djouadi, alias Abou Ammar al Jazairi», selon un communiqué de l’état-major. Après avoir été localisé et identifié dans une zone connue pour être un refuge des groupes appartenant à AQMI et au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à la nébuleuse Al-Qaïda, «il a été neutralisé par une intervention au sol, appuyée par un hélicoptère de reconnaissance et d’attaque Tigre et deux drones français», détaille l’état-major. «Sa neutralisation est un nouveau succès tactique significatif pour la force Barkhane qui reste déterminée à poursuivre le combat contre les groupes armés terroristes, avec ses alliés sahéliens, européens et nord-américains», malgré le retrait en cours des 2.400 militaires français stationnés au Mali sur un total de 4.600 hommes au Sahel, commente l’état-major. Cette élimination d’un «acteur historique de l’expansion d’Al-Qaïda et du terrorisme jihadiste en Afrique de l’Ouest» permet en outre d’«affaiblir une nouvelle fois la gouvernance qaïdiste et prive le GSIM dirigé par Iyad ag Ghali d’un relais majeur au nord du Mali et dans la zone de Tombouctou en particulier», soulignent les armées françaises. Engagé dans un maquis du Groupe islamique armé (GIA) en 1994 puis dans le Groupe islamiste pour la prédication et le combat (GSPC), Yahia Djouadi a été conseiller militaire de l’émir historique d’AQMI, Abdelmalek Droukdal, neutralisé en juin 2020, selon l’état-major français. Nommé émir de la région Sud d’AQMI en 2007, puis d’AQMI en Libye en 2015, il gagne le Mali en 2019, et «s’installe dans la zone de Tombouctou, où il appuie la structuration et coordonne l’approvisionnement de matériels au profit du haut commandement du GSIM et d’AQMI. Il assure également un rôle de coordinateur financier et logistique pour le groupe», d’après le communiqué. (AFP)

L’Algérie condamne fermement l’attaque terroriste contre l’armée malienne à Mondoro

L’Algérie a condamné dans les termes les plus forts, l’attaque terroriste perpétrée vendredi au Mali, contre un camp des Forces Armées Maliennes (FAMa) situé à Mondoro (centre), ayant causé des dizaines de morts et de blessés parmi les soldats, a indiqué dimanche un communiqué du ministère des Affaire étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger. «L’Algérie condamne, dans les termes les plus forts, l’attaque terroriste perpétrée, le vendredi 4 mars 2022 au Mali, contre un camp des Forces Armées Maliennes (FAMa) situé à Mondoro (centre), ayant causé des dizaines de morts et de blessés parmi les soldats», lit-on dans le communiqué. «L’Algérie présente, en ces douloureuses circonstances, ses vives condoléances aux familles endeuillées et réitère sa pleine solidarité avec le Gouvernement et le peuple maliens frères et les assure de son plein appui dans la lutte qu’ils livrent contre l’hydre terroriste. Elle est convaincue que ce pays voisin saura faire face, dans l’unité de son vaillant peuple, aux défis immenses qu’impose ce fléau», souligne la même source. Selon le ministère des Affaire étrangères «ces nouvelles attaques meurtrières et ces crimes injustifiables interpellent, une nouvelle fois, sur la nécessité de conjuguer nos efforts, tant au niveau régional qu’international, pour éradiquer ce fléau qui menace la sécurité, la stabilité et le développement des pays de la région sahélo-sahélienne et l’ensemble du continent africain». «L’Algérie, qui s’incline devant la mémoire des victimes, réitère sa ferme détermination et son engagement indéfectibles dans la lutte contre le terrorisme dans toutes ses formes et manifestations», ajoute le MAE.
«L’Algérie réitère son appel à une mobilisation accrue de l’Afrique et de la communauté internationale dans son ensemble en vue d’une riposte collective prompte et efficace pour faire triompher la dignité et la valeur de toutes les personnes humaines», a conclu le communiqué.