Le Groupe Mazouz se porte bien même si sa filière montage de camion, bus et utilitaires légers est à l’arrêt depuis le mois d’avril dernier faute de pouvoir disposer des collection SKD-CKD, a affirmé le gérant du groupe Naïm Mazouz lors de son passage, hier, au forum du quotidien national Rencontre. Et pourtant, selon le gérant, l’usine implantée dans la wilaya de Sétif, qui monte des camions de marque Chackman, des bus Higer et des utilitaires Cherry, a cessé toute activité depuis la fin du 1er trimestre 2019. «Nous espérons disposer dans de brefs délais de nos 7 000 conteneurs en souffrance au niveau des ports secs pour pouvoir reprendre du service», a révélé le gérant non sans lancer qu’il reste optimiste pour un retour rapide à l’activité des chaînes de montage». Comme il a tenu à faire savoir que «les installations de montage employaient, lorsqu’elles tournaient à plein régime, un effectif de 2 000 personnes. Mais après les premières diminutions dans la réception des collections de montage, il a fallu procéder à des coupes qui ont visé pour l’essentiel le personnel sous contrat déterminé. Depuis, nous avons mis en congé obligatoire 1 200 employés tout en leur assurant leur salaire mensuel sachant pertinemment qu’il s’agit du revenu d’autant de familles». Avant de clore ce chapitre, le conférencier dira que ses partenaires chinois lui ont assuré que leur coopération allait se poursuivre. A propos de la filière jus et boissons, sous le nom commercial «Ngaous», dont la réputation a dépassé les frontières du pays, le gérant du groupe a retracé l’historique de l’usine acquise par le groupe en 2007, et dont la production ne dépassait pas les 40 000 tonnes par an, alors que son potentiel était nettement supérieur. Ajoutant que l’usine tournait avec seulement 230 employés et que le chiffre réalisé était des plus dérisoires. «Aujourd’hui, le chiffre d’affaires a été multiplié par 16, la production par 10 et le nombre d’employés est passé à 1 400. Notre gamme de production s’est élargie et nos chiffres de ventes n’ont cessé de grimper en raison de la qualité de nos produits. Ce qui nous a permis ainsi de multiplier nos volumes d’exportations vers l’étranger. Pour ne citer que la destination France, nous avons expédié en 2019 150 conteneurs contenants des PET», a indiqué le gérant du groupe. Toujours à propos de sa filière jus et boissons et concernant la stratégie de production, il a fait savoir que la nouvelle chaîne de production installée dans l’usine de Blida produit, à elle seule, 60% des boissons de la filière. Il a par ailleurs fait remarquer que la filière en question a connu une baisse de son chiffre d’affaires «générée par une baisse de la demande sur les étals». Avançant dans la foulée «une baisse de 40 000 tonnes de la production en 2019». Notons que le gérant a aussi cité le projet de réalisation d’un complexe pour la production de sucre cristallisé implanté dans la zone industrielle de Larbatache (wilaya de Boumerdès) dont l’inauguration est prévue pour la fin de cette année. «Ce complexe qui s’étale sur 14 hectares va être ainsi d’un grand apport pour le groupe, car son potentiel de production et le prix sortie d’usine sera très compétitif», a signalé Naïm Mazouz. Ce dernier a également cité le grand centre commercial près de la ville d’Oran. «Nous l’avons réalisé sur fonds propres après l’avoir acheté à la société suisse qui a construit le centre commercial de Bab Ezzouar. Celui d’Oran, inauguré récemment, est le plus grand d’Afrique en termes de surface bâtie» a précisé l’invité du Forum.
A la question d’un confrère pour savoir si l’emprisonnement du P-DG du groupe Mazouz n’a pas affecté son fonctionnement, le gérant, et aussi fils du P-DG, a été catégorique : «En aucun cas, car le groupe est dirigé par un Conseil d’administration et donc il ne sera pas impacté par une telle absence.» Interrogé enfin par un autre confrère si le groupe envisageait son entrée en Bourse, Naïm Mazouz a répondu : «Il n’en est pas question pour l’heure.» n