Les cas de décès enregistrés à cause du coronavirus ainsi que ceux contrôlés positif ont plus que jamais sonné l’alerte sanitaire. Pour le président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), Lyes Merabet, l’urgence a un nom. Celle de réussir la politique de prévention.
« Je ne dirai pas que notre système de santé est défaillant ou moribond, mais limité notamment pour faire face à une éventuelle propagation de l’épidémie», dit-il dans une déclaration à Reporters, relevant que «le système de santé fait face à beaucoup d’insuffisance et d’incohérence en temps normal et peine à subvenir aux besoins des patients». «Vu les limites qu’il compte, ce système peine à faire face à une épidémie comme celle qui menace la santé mondiale», avertit le médecin, qui n’omet cependant pas de rappeler que le «problème de défection est soulevé même dans les pays développés à l’image de l’Italie. Le personnel médical est contraint de choisir qui intuber, devant son incapacité à faire face à l’afflux de patients atteints du coronavirus», explique M. Merabet pour qui la situation en Italie doit donner matière à réfléchir aux autorités algériennes. «L’Italie était, il y a trois semaines, dans le même cas que l’Algérie avec une vingtaine de cas confirmés, mais aujourd’hui, leurs hôpitaux sont débordés et les médecins et infirmiers choisissent qui soigner devant la propagation du coronavirus et ont lancé un appel pour la communauté internationale pour leur prêter assistance», fait-il remarquer.
Raison pour lui de soutenir que «l’urgence est de réussir la politique de prévention». Plus explicite, il mettra en évidence la nécessité de «prévenir les risques d’épidémie et de sensibiliser les citoyens sur une éventuelle propagation du Covid-19 et des moyens de se prémunir». A ses yeux, «il faut rappeler les diverses mesures de prévention et les moyens les plus efficaces pour se protéger du virus. La prévention est fiable contre le virus», insiste le président du SNPSP. «La prévention et la sensibilisation sont importantes, et la société civile demeure un acteur majeur et joue un rôle central dans les campagnes de sensibilisation et de lutte contre les maladies», souligne M. Merabet. Le problème est que le système en place «tâtonne avec beaucoup d’hésitation», regrette le président du SNPSP. Ce dernier a dit prendre note de la décision présidentielle ordonnant la fermeture des écoles dans les trois cycles d’enseignement, ainsi que les universités et les établissements de formation professionnelle, jusqu’à la fin des vacances de printemps, le 5 avril, afin d’éviter la propagation du coronavirus. «Mais on laisse les frontières terrestres ouvertes. On ne suspend toujours pas les vols à destination et en provenance des pays dans lesquels s’est propagée la maladie. On se contente de réduire la fréquence des vols vers les pays touchés, alors que des pays du voisinage et d’autres qui ne sont pas au même stade que nous ont redoublé de vigilance», a-t-il fait observer. «Il ne faut pas être dans l’hésitation mais dans la fermeté, et ce, en agissant au moment opportun avec assiduité», soutient-il. n