PAR NAZIM B
A la veille du nouvel an, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) a dressé un tableau noir de ce qui a marqué l’année qui s’achève, qu’elle a qualifiée de «l’année de toutes les déconvenues», citant notamment la gestion de la pandémie de la Covid-19 et les incendies de l’été dernier et leur lot de morts et de dévastation.
La patronne du PT a évoqué également la situation socio-économique très difficile que vivent de nombreux Algériens qui font face à une vie de plus en plus chère dans un contexte d’érosion du pouvoir d’achat et de dépréciation de la monnaie nationale. «Même dans le registre des droits, il y a eu hélas un recul», dira Louisa Hanoune, s’appuyant sur «le nombre de détenus d’opinion qui a dépassé les 300, sans compter les milliers de personnes victimes de l’arbitraire», citant notamment «l’abus dans la détention préventive», ajoutant que Khalida Toumi et Youcef Yousfi «sont des victimes de règlements de comptes depuis 2019».
La première responsable a ajouté, également dans le registre des échecs connus par le pays durant l’année 2021, le phénomène de la Harga qui «a pris une dimension dramatique».
Elle déplore dans ce sens aussi bien le chiffre que les catégories des personnes qui ont décidé de prendre une baraque pour rejoindre l’Europe dans lesquelles on retrouve, dira-t-elle, des cadres et des titulaires de diplômes universitaires.
Pour Louisa Hanoune, «la situation sociale est devenue intenable pour ces catégories qu’elles ont décidé de se donner un autre horizon», reprochant au pouvoir politique «des atteintes directes au multipartisme» et l’adoption de «lois liberticides».
Elle ajoutera, à ce propos, que «la pratique politique est plus que jamais en danger».
S’interrogeant si ces «failles» et «échecs» vont-ils s’estomper avec la fin de «l’année noire» 2021, Louisa Hanoune dit ne pas y croire. Elle en veut comme preuve la gestion de la nouvelle vague de la Covid-19 à propos de laquelle elle a été très critique à l’égard du Gouvernement.
«Encore une fois, le gouvernement n’a pas été dans l’anticipation, ni avoir eu de la vision prospective pour doter les établissements de santé de toutes les conditions nécessaires pour faire face à la propagation de la pandémie», a déclaré la responsable politique.
Revenant une nouvelle au volet socio-économique, Louisa Hanoune a soutenu que la Loi de finances 2022 qui entrera en vigueur dès le 1er janvier «est une déclaration de guerre contre l’écrasante majorité des Algériens…», citant notamment «la suppression des transferts sociaux».
Et à Louisa Hanoune de déplorer «l’anéantissement du pouvoir des achat des Algériens à travers la hausse des prix des produits de première nécessité dont certains ont connu des augmentations de 300 %», faisant remarquer de «la disparition totale de la classe moyenne».
La cheffe du PT a critiqué également l’option du gouvernement pour la privatisation du secteur public, regrettant ce qu’elle considère «la désertification de l’industrie nationale», la «légalisation de la prédation», mettant en garde contre la possibilité de voir «l’ensemble des secteurs exposés à l’exploitation de l’étranger».
Il y a «manifestement un paradoxe. D’un côté, l’Etat récupère les entreprises des oligarques, mais d’un autre côté il privatise des groupes publics», s’indigne la SG du PT, considérant qu’il y a «danger» pour les acquis de la révolution. «C’est d’autant plus incompréhensible que l’Algérie n’a pas de dette extérieure que les institutions financières (FMI et BM) auraient pu exploiter pour nous imposer leurs orientations», explique-t-elle.
Mme Hanoune, au-delà du tableau noir qu’elle a dressé sur la situation socioéconomique du pays, a conclu son message par un message d’espoir pour l’année 2022… n