Une grande partie des dépenses vont à la couverture sociale de la population, assurance chômage, financement du déséquilibre des Caisses de retraite et de sécurité sociale, l’accès au logement, à l’éducation et à la santé. L’agriculture et le développement bénéficient d’enveloppes conséquentes.

Par Khaled Remouche
Comme attendu, les dépenses publiques dans la loi de finances complémentaire 2022 sont en forte hausse. Elles s’élèvent à 7 000 milliards de dinars contre 5 683 milliards de dinars dans la loi de finances 2022, lit-on dans le document portant sur la LFC 2022 dont Reporters détient une copie.
La conjoncture marquée par le conflit russo-urkrainien et ses incidences sur l’économie nationale, à l’instar des pays de l’Union européenne, pousse à une expansion des dépenses publiques. Mais l’Algérie s’éloigne depuis la chute des prix du baril de 2014 de la rationalisation de ses dépenses publiques. Bien qu’il soit aussi important que dans la LF 2022, le déficit budgétaire, – 697 milliards de dinars, est le signe de cette insuffisante maîtrise des dépenses.
Cette expansion des dépenses a été permise, soulignons-le, par la hausse des prix du pétrole, plus de 100 dollars le premier semestre de l’année en cours. Les recettes fiscales pétrolières sont donc en hausse, 3 211 milliards de dinars dans la LFC 2022 contre 2 103 milliards de dinars dans la LF 2022. La LFC 2022 prévoit plus de 1 100 milliards de dinars de recettes fiscales pétrolières supplémentaires. Le budget de fonctionnement qui renseigne sur cette hausse des dépenses est fixé à 7 697 milliards de dinars contre un budget de fonctionnement dans la LF 2022 à hauteur de 6 311 milliards de dinars, soit une hausse de plus de 1 300 milliards de dinars. La part du lion du budget de l’Etat est accaparée par les départements chargés de la sécurité nationale, le ministère de la Défense avec une enveloppe de 1 320 milliards de dinars, l’Intérieur avec 680 milliards de dinars. La seconde plus forte enveloppe revient au ministère de l’Education avec un montant de 826 milliards de dinars. Suit la santé avec 540 milliards de dinars puis, le travail, l’emploi et la sécurité sociale avec 538 milliards de dinars, l’agriculture avec 521 milliards de dinars, l’Enseignement supérieur avec un montant de 400 milliards de dinars. Les dépenses d’équipement sont également en hausse, 3 079 milliards de dinars contre 2 713 milliards de dinars dans la LF 2022. Ce qui constitue un signal positif quand on sait que les investissements publics restent le principal vecteur de la croissance économique du pays. Les opérations en capital dans ces dernières dépenses représentent 1131 milliards de dinars dont 536 milliards de dinars pour les fonds spéciaux et les bonifications d’intérêts. Le programme complémentaire au développement des wilayas bénéficie d’une enveloppe de 223 milliards de dinars, les plans communaux de développement, 100 milliards de dinars en crédits de paiement. Le soutien à l’accès à l’habitat est doté d’une enveloppe de 200 milliards de dinars. Les crédits de paiement pour l’agriculture s’élèvent à 253 milliards de dinars.
Cette loi de finances complémentaire 2022 renseigne sur l’importance des dépenses publiques consacrées au volet social : enveloppes pour l’assurance chômage, l’équilibre de la Caisse de retraite et celle de la Sécurité sociale, l’accès au logement. Celles-ci absorbent une grande partie du budget de l’Etat. Les dépenses pour le développement sont également importantes et concernent l’agriculture, le développement des wilayas et des communes. L’investissement reste donc, encore une fois, tributaire des dépenses publiques. La mobilisation de ressources publiques hors budget de l’Etat n’a pas connu à première vue d’avancées. n