Il y a deux jours, Riyad Mahrez fêtait ses 32 ans. Avant de voir sa carrière décoller vraiment en 2016, il a traversé des épreuves pour devenir le joueur qu’il est aujourd’hui. Dans un reportage que Manchester City a décidé de lui dédier pour son anniversaire, l’international algérien est notamment revenu sur le décès de son père. Un malheur sans égal dont il s’est servi pour se forger et devenir un footballeur de classe mondiale.

Par Mohamed Touileb
Un seul trophée lui résiste en club : la Ligue des Champions UEFA. Et il aurait pu le gagner il y a deux ans avec Man.City si Chelsea ne les avait pas battus en finale. Mais, avant de tutoyer les étoiles, Mahrez a commencé très bas. De Sarcelles, à Quimper en passant par le Havre AC et la Championship anglaise, du chemin a été réalisé. Contre vents et marrées pour arriver au sommet.
Le chemin était sinueux avec des moments douloureux qui ont fini par le pousser à écrire son destin pour le moins fabuleux. Certainement, il y a cet instant bascule comme dans chaque histoire. Pour le gaucher, c’était le décès de son père en 2006. A 15 ans, celui qui sera élu Meilleur joueur d’Angleterre 10 ans plus tard devait déjà assumer des responsabilités.

Une conviction et de sacrés accomplissements
Il le fera. Admirablement. «J’avais 15 ans. Juste avant son décès, il ne pouvait plus venir voir les matchs. Ça m’a fait un peu mal. Quand il est mort, j’ai eu ce déclenchement et je me suis dit que je devais le faire pour lui», retrace le capitaine de l’EN. Aussi, il se rappelle que «quand mon père est décédé, personne n’était là pour aider ma mère. C’était difficile. Il n’y avait que mon frère et moi. Je savais que j’avais du talent au football et que je pouvais en faire quelque chose, j’étais convaincu. Alors j’ai décidé de foncer et tout donner !»
La suite, c’est le pari d’aller jouer à Leicester, région plus connue pour le rugby que le football. Mais c’est par là-bas et avec les «Foxes» qu’il parviendra en Premier League avec une accession dans la foulée. Et ça ne s’est pas arrêté là puisqu’il décrochera un retentissant titre de Premier League l’année suivante. Et sa participantion dans cet accomplissement était concrète avec 17 buts et 11 offrandes souvent décisifs dans les vicyoires.
D’ailleurs, il sera élu PFA Player of the year, distinction de prestige suprême, et le Ballon d’Or africain 2016. Depuis, il a pu se maintenir à un niveau de performance incroyable. Et cela lui a valu un transfert record à Manchester City pour 69 millions d’euros. Il ajoutera 4 titres de Premier League, 3 Coupes de la Ligue, une coupe d’Angleterre, 2 Community Shield. On peut aussi y ajouter ses 4 présences dans le Top 20 du prestigieux classement Ballon d’Or France Football. Une autre preuve que Riyad est un prodige.

Il veut jouer le Mondial 2026
Parallèlement, avec l’Algérie, il a pris plus d’épaisseur depuis 2016 puisqu’il est naturellement devenu la star et le capitaine des «Verts». Binational, il insiste sur le fait d’avoir «toujours été très proche de l’Algérie. Tous les ans, j’y allais pendant deux mois. Quand l’Algérie m’a appelé, je n’ai pas hésité, j’y suis allé». Et il semble connaître la nature du peuple algérien grâce à ces vacances passées à Beni Snous, village d’origine de son père à Tlemcen. «On a peuple qui demande beaucoup mais c’est normal car on avait rien gagné depuis 1990», admet le natif de Sarcelles (Paris).
Après avoir remporté la CAN-2019 en Egypte avec «El-Khadra», il espère connaître d’autres moments glorieux en sélection. «Il me reste deux coupes d’Afrique et une coupe du monde à jouer avec l’Algérie et je vais tout faire pour rendre heureux notre peuple», promet-il. Le Mondial 2026 reste donc un objectif majeur pour lui sachant qu’il n’a pas eu de temps de jeu en 2014 au Brésil où il était remplaçant dans l’équipe qui a signé la qualification historique au second tour. On prend rendez-vous Riyad. n