Par Kahina Sidhoum
La loi de finances complémentaire (LFC) promulguée par ordonnance présidentielle s’inscrit dans la logique de la plus haute autorité du pays à donner un nouvel élan à l’économie du pays et à la stimuler par un dispositif législatif et juridique incitatif de l’investissement.
En ce sens, la LFC 2022 vient appuyer la loi sur l’investissement, un texte dont on attend les dispositions d’application sur le terrain et qui est destiné à encadrer plus durablement et sur des années la création de projets entrepreneuriaux et industriels et l’animation du climat des affaires dans les secteurs hors hydrocarbures.
L’appui dont il est question, ici, est à la symbolique au sens politique et d’incarnation de la volonté de l’Etat algérien à inscrire les dossiers économiques au rang des priorités de l’Exécutif. Il fait figure d’engagement à utiliser l’argent des recettes des hydrocarbures et à l’injecter au titre de l’effort national à libérer progressivement notre économique du tropisme pétro-gazier qu’on sait conjoncturel quel que soit la durée de l’embellie des prix du brut et du gaz. C’est aussi, concrètement, une main forte et un renfort financier à des domaines d’activité cruciaux comme l’agriculture, les grandes infrastructures et le développement des collectivités locales.
Près de 2000 milliards de dinars sont mis en balance avec l’objectif qu’on termine l’année 2022 et qu’on commence l’exercice 2023 – qui est déjà à nos portes en ce qui concerne les dossiers à gérer avec urgence et correction en même temps – avec l’instauration d’un climat incitatif et d’un dessein rassurant par rapport à l’hypothèque administrative et de gestion.
Parlons-en justement ! On aura beau consentir et mobiliser toutes les ressources, elles ne seront réellement profitables au pays et à la collectivité nationale que si l’Administration parvient à marcher dans le sens du futur et des ambitions affichées au plus haut niveau de l’Etat.
La source de l’inquiétude, disons-le, est identifiée au niveau du manque d’ingénierie qu’on observe presque partout dans différents départements ministériels où le « rendu » et la compétence sont sujets à débat quand ce n’est pas à caution. Ce sentiment devient encore plus lourd à l’abord de la question de l’efficacité au niveau des collectivités locales.
Ce n’est pas la bureaucratie qui est menaçante comme l’a souvent fait observer le chef de l’Etat, M. Tebboune. C’est aussi le niveau d’aptitude à bien concevoir et à bien gérer les dossiers de gestion et de management. Une réalité dont on voit les conséquences à travers la transformation physique – et pas du tout rassurante – de certaines de nos communes où le tissu et l’équipement urbain sont devenus des paysages d’anarchie et, faut le dire aussi, de laideur vous fatiguer d’y vivre.
Que faire ? Le diagnostic existe. Quand il n’est pas exprimé par le président de la République, il est formulé à tous les niveaux jusqu’à celui de l’école nationale d’administration (ENA) qui s’est récemment inquiétée lors d’une journée d’étude dédiée au déficit du savoir-faire et de la formation dans le corps administratif communal. Il a été lourdement suggéré à travers l’action commencée au début de l’année par le Médiateur de la République, Brahim Merad, et son tour d’Algérie répété à lever les obstacles bureaucratiques à l’investissement.
Il s’agit, alors, de dépasser le diagnostic et de s’attaquer au problème sur le terrain. Par le bilan et le contrôle de ce qui est fait derrière les guichets.