Lundi dernier, à Tunis, la réunion tripartite interministérielle (Algérie-Tunisie-Egypte) a été sanctionnée, lundi à Tunis, par la signature de la «Déclaration de Tunis» qui soutient le règlement politique inclusif en Libye et rejette toute solution militaire.
Les ministres diplomates qui ont signé ce document de soutien au processus de paix et de stabilisation en Libye ont mis l’accent «sur la nécessité d’associer au dialogue toutes les parties libyennes, quelle que soit leur tendance ou appartenance politique» et d’oeuvrer à la garantie de l’intégrité des institutions de l’Etat libyen civil prévues dans l’accord politique (Conseil présidentiel, parlement, Haut conseil d’Etat) y compris la préservation de l’unité de l’armée libyenne conformément aux clauses de l’accord politique libyen pour lui permettre de jouer son rôle national dans la sauvegarde de la sécurité, la lutte contre le terrorisme, le crime transfrontalier et l’immigration clandestine. Les trois pays voisins de la Libye ont convenu également que les trois pays poursuivent leurs efforts au niveau ministériel en matière de coordination entre eux et avec les différentes parties politiques libyennes pour aplanir les obstacles existants. Les résultats de la réunion ministérielle seront soumis au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et aux présidents tunisien, Béji Caid Essebsi, et égyptien Abdelfatah al-Sissi en prévision d’un sommet tripartite à Alger. Le ministre des Affaires étrangères tunisien Khemaies Jhinaoui a indiqué à ce sujet que la tenue prochaine d’un sommet des présidents tunisien, algérien et égyptien à Alger est destinée à «soutenir une solution politique globale» en Libye. Khemais Jhinaoui n’a pas donné de date précise pour ce «sommet tripartite» alors que la situation politique est loin de la décantation rapide voulue par les pays voisins et l’ONU. Au Caire, il y a une semaine, le chef du GNA, Fayez al-Sarraj devait rencontrer le maréchal Khalifa Haftar, chef des forces armées loyales aux autorités de l’Est, pour modifier l’accord interlibyen signé au Maroc en décembre 2015 sous l’égide de l’ONU et aux termes duquel le GNA a été créé. Mais selon M. Sarraj, le maréchal Khalifa Haftar a refusé de le voir «sans justification ou raison». Lundi dernier, le chef du GNA a échappé à des tirs sur son convoi à Tripoli, ont indiqué les porte-parole du GNA et du Conseil d’Etat libyen. Selon le premier, l’incident n’a pas fait de blessés mais le second a indiqué que deux gardes avaient été touchés. «Le convoi du chef du GNA Fayez al-Sarraj et du président du Conseil d’Etat Abderrahmane el-Swehli a essuyé des tirs lors de son passage près du secteur d’Abou Slim à Tripoli. Toutes les voitures du convoi étaient blindées. Il n’y a pas eu de blessés», a précisé à l’AFP le porte-parole du GNA Achraf al-Thulthi faisant état de l’ouverture d’une enquête. De son côté, le porte-parole du Conseil d’Etat, Mohamed Salem, a indiqué que le convoi qui roulait sur une autoroute avait fait l’objet de «tirs nourris» de la part de groupes armés se trouvant dans un bâtiment situé à proximité du siège du Conseil d’Etat. Deux gardes ont été blessés selon M. Salem. «Le convoi a fait l’objet de tirs de la part d’un groupe hors-la-loi», a précisé en fin de journée un communiqué de M. Sarraj, paru sur la page Facebook du GNA. L’attaque s’est produite non loin du Palais des Hôtes lorsque de «hauts responsables de l’Etat revenaient d’une cérémonie organisée pour l’inauguration du nouveau siège des Renseignements généraux», a ajouté M. Sarraj. Les Palais des Hôtes est un complexe d’une dizaine de villas luxueuses en face au siège du Conseil de l’Etat à l’hôtel Rixos. Ces bâtiments sont aujourd’hui occupés par un groupe armé loyal à l’ancien premier ministre Khalifa Ghweil, écarté du pouvoir en avril après la formation du GNA. Et qui semble être derrière l’annonce de la formation, le 12 février dernier, d’une coalition de groupes armés baptisée «Garde nationale», ces groupes sont venus essentiellement de la ville de Misrata dans l’ouest du pays. Cette coalition a été condamnée par le GNA comme source d’insécurité à Tripoli.