Pour freiner l’inflation, rien de mieux que de ralentir les investissements, donc la production, donc la consommation, après un bon coup de hausse du taux directeur des banques. C’est ce à quoi «s’amusent» les Etats-Unis après l’augmentation vertigineuse des prix, un phénomène mondial depuis quelques mois, faut-il le souligner. Washington, qui ne voit pas plus loin que le fleuve Potomac, ne se soucie, comme toujours, que du bien-être intramuros, le reste du monde n’étant là que pour la servir.
La guerre en Ukraine et le déchainement prôné contre la Russie par la Maison-Blanche a rebattu toutes les cartes pour installer un désordre mondial depuis les premiers bruits de bottes à Kiev. L’Angleterre et l’Union européenne ont vite fait de s’aligner sur les thèses de Biden et Blinken et c’est toute une spirale de confusion internationale qui s’en est suivi. La banque centrale européenne a essayé toutes les méthodes pour juguler l’inflation et les pénuries, mais les résultats, mauvais et implacables, sont là pour contredire toutes les théories économiques qui ont buté sur la réalité du marché où quand l’énergie s’enrhume, c’est le monde entier qui éternue.
L’envolée des prix du pétrole et du gaz, qui semble avoir atteint son plafond de verre, a chamboulé toutes les économies européennes avec comme résultat une baisse de l’Euro face un Dollar américain et une balance commerciale allemande déficitaire pour la première fois à partir de la réunification des deux Allemagnes.
Si la parité de l’Euro peut ne signifier qu’un léger malaise financier, par contre la désorientation de l’économie de Berlin inquiète les Européens au plus haut point. C’est que l’Union européenne a toujours eu comme locomotive une économie allemande florissante «accompagnée» conjoncturellement par la France, surtout, où l’Italie. Le Covid et Poutine ont fait que la lune de miel financière de l’Europe est en voie d’extinction. La récession, un mot tabou en Occident, pointe le bout de son nez et ce ne sont pas les déclarations d’intention des leaders européens qui y changeront quelque chose. C’est donc toute l’Europe qui se retrouve au pied du… mur de Berlin !
Au bout du compte, l’histoire retiendra que les Européens se sont fait avoir par l’oncle Sam, encore une fois, qui les aura entraînés dans une spirale de sanctions et de guerre par procuration dont ils payent déjà les pots cassés. Et ce n’est que le début d’une longue descente aux enfers pavés de très mauvaises intentions américaines.