La colère gronde chez les imams. Le refus de la tutelle d’organiser un dialogue avec la Coordination nationale des imams a contraint cette corporation à mettre ses menaces à exécution en renouant avec la contestation. C’est dans cette optique qu’elle a annoncé, hier, un sit-in pour ce mercredi devant la centrale syndicale de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) à Alger.

Cette information, rendue publique à travers la page Facebook de la coordination, ne manque pas d’appeler ses adhérents et militants de base « à être présent en masse et faire acte de présence pour dénoncer la marginalisation des imams ». « Nous voulons marquer la date anniversaire de la journée du chahid, mercredi prochain, par une journée de contestation pour dire à la tutelle qu’elle tarde à renouer le dialogue avec notre coordination qui ne compte pas baisser les bras », soutient la coordination tout en précisant qu’«elle refuse que les portes de la tutelle soient fermées aux imams qui sont un maillon très important dans la société algérienne ». Il faut dire que la décision de la coordination de tenir un rassemblement intervient suite à de multiples avertissements de son secrétaire général, Djelloul Hadjimi, qui a, à plusieurs reprises, interpellé la tutelle pour une reprise du dialogue sur la plateforme de revendications de la corporation. Dans un récent entretien à Reporters, le secrétaire général de l’organisation avait fait observer que «  les imams vivent une situation délétère, des conditions socio-économiques mauvaises, de la hogra, la marginalisation ainsi que des dépassements ». Aux chapitres des revendications soulevées par la coordination figurent essentiellement la question de la révision des statuts et de la règlementation relatifs à la Coordination à travers les wilayas, la dépénalisation de l’imam, l’ouverture d’une formation continue dans les universités, le logement de fonction, un véhicule de service et plus de sécurité et l’application du principe d’égalité des chances. A ce propos, Djelloul Hajdimi assure que les revendications des imams ne se limitent pas à la question salariale. Il s’agit de revendications « plus larges et plus globales directement liées au cadre de travail de l’imam et aux moyens matériels mobilisés pour lui permettre de réussir sa mission ». L’ex-ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, avait refusé, par le passé, de répondre aux doléances du syndicat. Et pour cause, il avait justifié son refus d’accéder à la demande d’augmentation des salaires par le statut de l’imam relevant du régime de la Fonction publique. Le salaire de l’imam est en moyenne de 40 000 DA. Il perçoit, en plus, des primes pouvant aller jusqu’à 60% de son salaire. La coordination est revenue, hier à la charge pour remettre sur la table les exigences des imams.