Submergé par l’émotion, Rafael Nadal n’a pu retenir ses larmes lors des adieux de Roger Federer vendredi en Laver Cup. Dernier partenaire du Suisse en double, l’Espagnol a vu, lui aussi, sa carrière défiler à Londres au cours d’une soirée inoubliable. La légende suisse ne pouvait rêver plus beaux et plus bouleversants adieux avec son meilleur ennemi à ses côtés. Roger Federer a tiré sa révérence cette nuit, à Londres. Sur le court, raquette en main. Et il fallait avoir le cœur sacrément bien accroché pour ne pas succomber à l’effusion générale de sentiments. Pourquoi sa retraite a-t-elle charrié autant de larmes et de frissons ? Parce que la carrière de Federer, longue de 25 ans, nous renvoie à nos vies, à nous, mais aussi à leurs vies, à eux. Voilà pourquoi ces grands gaillards que l’on croyait fait de granit et d’acier ont vacillé à ses côtés. Le premier d’entre eux, Rafael Nadal, meilleur ennemi, celui qui l’a rendu plus grand quoi qu’on en dise au bout de 40 affrontements communs, a fondu en larmes, submergé par une émotion incontrôlable. Terriblement triste et incroyablement beau à la fois. Ce devait être une soirée éprouvante pour le Suisse, ce le fut aussi pour l’Espagnol. Nadal – Federer, Federer – Nadal, voir se clore l’une des plus grandes rivalités de l’histoire du sport avec ces deux-là main dans la main comme pour se donner du courage, le visage déformé par l’émotion… Personne ne pouvait rêver d’adieux plus bouleversants.

UNE JOURNÉE INOUBLIABLE
«Je suis une personne assez sensible et ça ne me dérange pas de pleurer. Pleurer, c’est bien aussi parfois. Vous devez abandonner ces émotions. Roger qui quitte le circuit, c’est une partie de moi qui s’en est allée avec lui, parce que tous les moments où il a été à côté ou face à moi ont été des moments importants de ma vie», a joliment commenté l’Espagnol, dernier partenaire du Suisse le temps d’un double.
Pris par l’émotion du moment, le Majorquin a même avoué avoir tremblé sur le premier jeu de service ce vendredi. «Je ne pouvais pas manquer ce jour, a-t-il poursuivi. C’était important pour moi parce que je savais que c’était important pour lui et nous avons une relation personnelle très étroite.» Voilà pourquoi Nadal, qui a avoué avoir vécu des dernières semaines compliquées dans sa vie personnelle, est venu à Londres en dépit des soucis de santé de sa femme ces derniers jours. C’est d’ailleurs la raison qui l’a poussé à déclarer forfait ce samedi pour laisser sa place à Cameron Norrie.

J’AI PENSÉ QUE ROLAND-GARROS ÉTAIT MON DERNIER TOURNOI
Est-ce que cette retraite de son rival de toujours le questionne sur la suite à donner à sa carrière ? Ce n’est ni l’endroit ni le moment pour y penser : «Je ne sais pas, je n’en suis pas encore là. Je ne vais pas vous mentir, j’en étais proche cette année et j’ai pensé que Roland-Garros était mon dernier tournoi mais je n’en suis pas là dans ma réflexion, a-t-il fait savoir. Aujourd’hui, je veux revenir à une sorte de normalité et avoir l’esprit tranquille dans ma vie personnelle, ce qui reste ma priorité, et professionnelle.»
Et de revenir sur le dernier tour de piste de son ami : «Ce fut excitant, inoubliable, triste aussi. C’est difficile de décrire ce qu’il s’est passé, il y a eu beaucoup d’émotions, mais bon, au final, ça a été une journée très spéciale, inoubliable et au final, pour tout le monde, il y a un début et il y a une fin.» Celle de Federer fut parfaite de bout en bout. n